L'histoire :
Le vent sauvage : Depuis deux jours, le vent sauvage, aussi appelé Chinook, ballait les montagnes que traverse Buddy. Aveuglé et effrayé par la forme d’un « géant », il se refugie sous un rocher pour la nuit. Le lendemain, le vent s’est calmé. Il aide alors un couple de hongrois émigrés, qui ont renversé leur carriole à proximité, à retrouver leurs chevaux. Ceux-ci ont fait la même rencontre étrange avec un géant et ils craignent les indiens. Buddy les rassure en leur racontant l’enfance de son épouse, la squaw Chinook…
La robe noire : Toujours guide pour ses nouveaux amis hongrois, Buddy se transforme un jour en sage-femme, pour aider Mariska à accoucher d’un petit Joseph. Peu de temps après, une tribu voisine de crees enlève Mariska. Pour la récupérer, Buddy a alors une idée : il propose à son époux Gregor d’aller à leur rencontre en jouant du violon…
Hooka-Hey : De nouveau seul à la recherche de sa famille, à travers les rigueurs de l’hiver, Buddy a la surprise de retrouver Petit-Loup, jadis adopté par son fils Jeremy. L’animal l’accompagne un temps, puis semble le prévenir d’un danger… avant de se détourner vers une autre direction. Quelques instants plus tard, le trappeur est en effet blessé et capturé par des sioux qui refusent l’allégeance aux tuniques bleues. Pour sa couleur de peau, Buddy est condamné à mort…
Le dernier rendez-vous : Tandis que son ami indien Nuage-Gris, blessé, est au plus mal, Buddy est traversé par un prégnant souvenir d’enfance. Dans les heures qui suivent, il fait l’incroyable rencontre d’une vieille squaw à moitié devineresse, qui a jadis connu son père. Sagesse-Folle le conduit jusqu’à sa tribu et soigne Nuage-Gris. Puis elle raconte à Buddy son passé et son amour pour ce blanc au regard triste, Harold-Tête-Rouge…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici l’avant-dernière intégrale d’un superbe et mythique western en BD, pierre angulaire de l’œuvre de Derib, auteur suisse animé d’une humanité, d’une lucidité et d’un talent inouïs. Le recueil est justement intitulé Loin des siens, car durant les 4 albums qu’il regroupe (les tomes de 13 à 16, soient Le vent sauvage, la robe noire, Hooka-Key et le dernier rendez-vous), le héros est séparé de sa famille et il n’aspire qu’à les retrouver. Les rencontres que fait alors le trappeur sont riches en enseignements humains et en périls de toutes sortes : Buddy initie un couple de hongrois à la culture indienne, emporté par la nostalgie de son épouse ; il croise la route d’un prêtre amnésique ; il se retrouve de nouveau au milieu de tirs croisés entre guerriers belliqueux et cow-boys expansionnistes ; et il en apprend plus sur le passé de son père. Un large dossier en préambule, comme à chaque fois très bien réalisé, permet de se remettre dans le contexte de l’époque de la création desdits albums : comment la série évolue parmi les autres, comment Derib se situe parmi ses confrères. Un large focus est également porté sur la personnalité de Chinook, sa juste liberté d’existence et sa place aux côtés de Buddy. En effet, les normes éditoriales du 9e art n’accordaient pas encore vraiment le droit à cette « authenticité » pour les femmes, soit cantonnées aux rôles de ménagères, soit inversement trop sexuées. C’est l’occasion pour Derib d’expliquer sa conception du couple, fusionnel pour lui et son épouse, tout comme elle l’est pour sa famille de héros qui vieillit avec lui. Un bel hommage réciproque est également par et pour Zep, auteur de Titeuf et compatriote helvète inspiré par Derib.
