L'histoire :
Oncle Howard est de retour : Jonathan reçoit un courrier de Grace Henderson, la mère de son amie américaine Kate, contenant un billet d’avion pour New York. Il ignore pourquoi, mais il comprend que cette dernière a besoin de lui et il se rend donc aux USA. Ce sera la douche froide quand il apprendra qu’on attend de lui qu’il empêche Kate de se marier. Au même moment, l’oncle Howard de Kate est libéré d’un pénitencier, après avoir purgé une peine de 15 années d’emprisonnement pour espionnage. Howard rend aussitôt visite à son frère Don (le père de Kate) et lui explique qu’il aimerait tout de même prouver son innocence. Son frère l’en dissuade et lui donne de l’argent. Cela ne réfrène pas Howard, qui engage un copain détective pour l’aider. Mais il est pisté…
Greyshore Island : Kate a été enlevée. Jonathan et le détective Phil Dixfiled ont néanmoins décodé l’indice qu’elle leur a laissé sur un plan de Boston : « P Clyde». Ils se doutent que ce kidnapping est lié au désir de vengeance de l’oncle Howard. L’indice suivant sera trouvé à Disneyland…
Celui qui mène les fleuves à la mer : De retour au Tibet, Jonathan se met en quête de deux dissidents à l’occupation chinoise, Tsarong et Yamtsung…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au milieu des années 80, Cosey, quelque peu lassé de sa série, décide d’en casser les codes établis. Les deux premiers albums de cette 4e intégrale de Jonathan empruntent donc la forme du thriller, pour une enquête en 2 tomes, et un contexte radicalement éloigné des plénitudes du Tibet. Jonathan sillonne en effet les USA, au secours de son amie – et amoureuse – Kate. Il y a de l’action, des méchants, des sentiments, une vengeance, du danger… bref, une intrigue étonnante dans une série jusqu’alors peu versée dans le polar. Cosey l’expliquera par sa fascination (aussi) pour les USA, terre d’un autre type de libertés. Ce diptyque des tomes 10 et 11 forme une sorte de tournant dans la carrière de la série. Il s’écoulera en effet 12 ans pour que Cosey renoue avec son héros baroudeur, sur les terres tibétaines. Celui qui mène les fleuves à la mer, tome 12 paru en 1997, impose alors un ton plus mature, plus distant, plus contemplatif… plus politique aussi. L’occupation chinoise du Tibet travaille Cosey et l’auteur le montre à travers cette révolte paisible, mais moyennement palpitante. Heureusement, le dessin a lui aussi pris de la maturité, à travers une véritable science des cadrages et des effets de contrastes, baignés d’une colorisation ocre-carmin. Le rythme narratif détaché perd néanmoins souvent son lecteur… et Jonathan parait très effacé. Décidément, ce héros et cette série auront toujours su surprendre…
