L'histoire de la série :
Quelle est la recette du succès ? Prenez une première de classe, ajoutez un cancre bien gras, un instituteur ringard. Cultivez les selon de bonnes veilles méthodes traditionnelles. Ajoutez quelques os à moelle pour donner meilleur gout. Pimentez de quelques réflexions politiquement incorrectes sur la pédagogie en vigueur dans nos écoles et laissez mijoter 44 planches. Vous obtiendrez un délicieux album qui fera le régal des cantines du monde entier.
L'histoire :
Au commencement, il n’y avait rien : aussi vide que les copies de ce pauvre Ducobu ! Et puis, le Créateur inventa ce petit paradis qu’est l’école (il hésita entre ce joli mot et un autre qui sonnait tout aussi bien : le bagne). Fier de son invention, ce Grand Instituteur se remit au travail pour créer l’élève studieux qu’il affubla rapidement du cancre pour qu’il ne s’ennuie pas trop. Mais ce dernier surpassa toutes ses espérances et devant le peu d’entrain à se mettre à étudier, il lui promit une vie meilleure après le labeur qu’il nomma vacances. Mais notre premier paresseux (ainé d’une très longue lignée) rétorqua qu’à ne jamais commencer à s’instruire, il gagnerait un temps fou et resterait constamment au repos. Point la peine de préciser qu’il constata rapidement l’ampleur imaginative du Suprême Professeur en récoltant les premières punitions de la création… Cette genèse faite maison, le célèbre cancre Ducobu se plait à la conter pour démontrer, que depuis l’aube de notre univers, de pauvres enfants sont persécutés : est-ce sa faute s’il ne sait toujours pas le résultat de 6x7 ? Et pourquoi 42 d’abord ? Pourquoi ne pas choisir un autre résultat et le soumettre au vote ? Pourquoi ne pas appeler les habitants de Beaune, les Beaunichons et ceux de Berlin, les berlingots ?... Les rouages du cerveau fument sévèrement chez notre ami : vivement les vacances !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En voilà un qui, avec ses 15 albums, s’installe confortablement dans le fauteuil des premiers de la classe des séries BD : un comble pour ce sympathique rondouillard qui s’évertue à longueur de planche à tout faire pour rester bon dernier. Reprenant ce qui fait son succès auprès d’un large public, notre Ducobu balade à nouveau sa bonhommie et son inégalable créativité pour déstabiliser prof grincheux et autres premiers de la classe. Le leitmotiv : faire tout pour ne rien faire. Le message de Zidrou (ancien instit) est on ne peut plus clair : il y a une infinité de manières d’apprendre ou de développer son imagination. L’école ne rend pas forcément plus intelligent. La preuve : Ducobu déploie un nombre impressionnant de compétences, dignes d’un gros QI, pour faciliter sa vie de joyeux cancre. C’est certes caricatural, très cliché et d’une autre époque (le prof en blouse grise, les encriers, l’estrade…) mais les gamins adorent l’incorrigible potache qui ose tout ce qu’eux s’interdisent. Rythmé par des gags en une planche, l’opus se lit aisément, même si on regrette qu’avec autant d’albums dans son cartable, Zidrou peine à se renouveler : on commence un peu à tourner en rond (lourd, lourd le 6x7…). Bref, à l’instar du dessin de Godi, ce 15e chapitre fait le boulot : on s’amuse sans jamais se tordre de rire, on passe un agréable moment.