L'histoire de la série :
Quelle est la recette du succès ? Prenez une première de classe, ajoutez un cancre bien gras, un instituteur ringard. Cultivez les selon de bonnes veilles méthodes traditionnelles. Ajoutez quelques os à moelle pour donner meilleur gout. Pimentez de quelques réflexions politiquement incorrectes sur la pédagogie en vigueur dans nos écoles et laissez mijoter 44 planches. Vous obtiendrez un délicieux album qui fera le régal des cantines du monde entier.
L'histoire :
Léonie est au tableau pour la leçon sur Napoléon, qu'elle récite parfaitement. Mr Latouche, l'instituteur, l'interrompt et lui donne 10/10… mais elle tient à continuer et poursuit avec brio son exposé. Latouche intervient à nouveau « parfaitissimo » s'écrit-il. Ça ne suffit cependant pas à calmer la jeune fille qui poursuit… pas longtemps. L'instituteur sort de ses gonds et colle un 7/10 rageur à ce « wikipedia à tresses ». De retour à sa place, sonnée d'une telle déconvenue, Ducobu l'accueille par un proverbe syldave : « À voler trop haut, l'aigle rend jaloux le coq ».
Pendant que Latouche déclame une de ses dictées impossibles, Ducobu installe devant le tableau un portant avec des marinières de bagnards semblables à la sienne. Latouche, patient pour une fois, s'enquiert de savoir de quelle « ducobuserie » il s'agit. Duc habit, l'habit ne fait pas le cancre est le slogan de la marque de vêtements qu'il va lancer. Avec, bien sûr, le logo bonnet d'âne! Plutôt que de se mettre en colère, le maître éclate de rire, assuré du ridicule de cette idée. Pourtant, il constate bien vite qu'à part Léonie, tous les élèves ont opté pour la « ducobumode »…
Comme d'habitude Léonie travaille et Ducobu copie. Mais cette fois, elle en a assez et enlève sa copie de sous le nez de son voisin, arguant que c'est sa propriété intellectuelle et que par conséquent il n'y a pas droit. « Et eux alors ? » demande-t-il. En se retournant, elle peut constater qu'en effet, tous les élèves sont penchés sur sa copie qu'elle tenait éloignée de son voisin trop curieux. Alors… elle se retranche derrière une barricade improvisée, dont elle ne sortira qu'après avoir signé un traité de non-prolifération des tricheurs !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ducobu élève modèle, 19ème de la série, offre à Ducobu une occasion supplémentaire de croire en son inaptitude innée pour l'école. Un tel succès obtenu de zéro en zéro est en effet inespéré et la couverture dorée semble célébrer la réussite du héros des zéros. Comme Guy Degrenne en son temps, Ducobu croit en lui. Pourtant Latouche, l'instituteur hystérique, ne miserait pas un kopeck sur son turbulent élève. Zidrou, ancien instituteur, est un réservoir inépuisable pour Ducobu, qui pioche les idées les plus farfelues dans sa tête et qui ressemble comme un alter ego à son dessinateur Godi, co-créateur de cet univers parfaitement enfantin. Nul hasard dans la réussite dans autant de domaines : BD, cinéma et maintenant roman, pour ce cancre hors catégorie qui force le respect. Les auteurs ont porté ce pré-ado au firmament des garnements en le rendant particulièrement sympathique. Sa bonhommie naturelle y est pour beaucoup, face aux personnalités explosives de Latouche et Léonie. En pleine confiance, il se sent pousser des ailes et décide de coacher son camarade de classe Arnold, afin qu'il atteigne son niveau de nullité, ce qui n'est pas du tout du goût de sa chère voisine de classe. L'ingéniosité dépensée par les deux compères demande tant d'énergie et d'astuce pour se dérober aux contraintes de l'école, qu'ils en révèleraient presque une vive intelligence ! Au fil des pages, l'affrontement entre Léonie et Ducobu tourne à l'avantage de ce dernier. Depuis qu'Arnold s'est rangé aux côtés du maître du bonnet d'âne, les bêtises sont deux fois plus nombreuses. Pour le reste, la recette est maîtrisée, à tel point que ce cancre est en passe de rejoindre le rang des petits classiques. Aujourd'hui, il se mesure au nombre de produits dérivés et d'adaptations, qui ne manquent pas. La dernière page, publicité « ducobuisée » pour deux revues pour enfants est en revanche complètement mercantile. Trop c'est trop…