L'histoire :
Il règne une drôle d’ambiance en cette nouvelle rentrée à l’école Saint-Potache. En effet, la directrice est en pleurs. Elle vient de recevoir un courrier l’informant qu’elle devra rejoindre le Québec pour les mois prochains, pour une mission pédagogique. L’ordre émanant du ministère, impossible de le contester. Outre son chagrin légitime à l’idée de quitter ses chers collègues et élèves, se pose l’épineuse question de sa succession : qui pour la remplacer durant ce long intérim ? Prenant les devants, Mme Bigot a été choisie et met en avant son projet « réformateur » pour l’école : en somme, plus de correction et de discipline, afin de redresser une jeunesse qui se la coulerait trop douce ! Une perspective réactionnaire qui est loin de faire l’unanimité auprès de ses autres collègues enseignants. Même M. Latouche ne paraît pas convaincu. Alors qui d’autre pour remplacer Mme la directrice ? Un nom recueille les suffrages de tous, encore faudrait-il que l’intéressé soit volontaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que L’Elève Ducobu cartonne jusque sur les écrans de cinéma, son instituteur tente de faire aussi bien sur papier, pour commencer. Mais pour sa seconde rentrée, constatons-le : le maître n’est pas prêt encore à rattraper son souffre-douleur préféré. Car bien qu’il ne nous soit pas inconnu, passer de personnage secondaire au statut de héros à part entière n’est pas une mince affaire. Surtout lorsque du rôle d’instituteur zélé et sadique qu’on lui a connu, on veut lui faire endosser celui de directeur humaniste unanimement apprécié. Bref, pour un fan de la série originale, c’est à en perdre son latin ! Pourquoi avoir ainsi travesti le caractère de M. Latouche ? Peut-être pour le rendre plus sympathique. Mais c’est aussi prendre le risque de tuer le ressort comique inhérent au bonhomme. Bref, le chemin choisi par Falzara de quoi dérouter. Au contraire, côté dessin, Emmanuel Legrin et Lucio Leoni collent au visuel désuet coutumier. Point de révolution mais une continuité sans surprise, propre et bien exécutée. Tout juste le trait semble-t-il plus s’attacher à la fluidité d’une ligne expressive qu’à la rigueur du détail. Alors certes, débarrassé du cancre au haut de bagnard, son instituteur peut être enfin lui-même et témoigner pleinement de sa passion pour son métier. Mais, à mi-chemin des caractères respectivement réactionnaire et progressiste des petits nouveaux Mme Bigot et M. Valdu, sa sévérité dévoyée déconcerte. Pire, elle déçoit. A l’instar de cette histoire trop sympathique et consensuelle pour vraiment faire rire. A suivre ?