L'histoire :
Léonard le génie a une nouvelle idée qui va révolutionner le monde. Il a décidé d'inventer l'armée, et d'en décliner tous les aspects avec l'aide de son fidèle disciple. En commençant par des ordres stupides d'un côté, et une obéissance aveugle de l'autre, bien entendu. Eternellement interrompu dans son sommeil, Basile le disciple sait très bien qu'il va essuyer les plâtres de cette nouvelle lubie. « Je sers la science et c'est ma joie » est le slogan qu'il répète à longueur de ses mésaventures, malgré les ratages dont il subit toutes les conséquences. Le service militaire obligatoire, les exercices de franchissement avec un énorme sac à dos, la traversée d'un champ de mines, tout cela fait partie des découvertes qui attendent un disciple résigné, et très très résistant. Léonard va trouver sur sa route quelques imprévus, comme l'invention du féminisme par sa fille Mozzarella, ou nous révéler l'existence des Tinder surprise ! Bref, une nouvelle salve d'inventions et de découvertes totalement anachroniques !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il en va de Léonard comme de Bernard Lavilliers. On l'oublie pendant des mois, et tout à coup on réalise qu'il est toujours là, qu'il n'a pas pris une ride, et qu'il a sorti quelques dizaines d'albums ! Que sa recette fonctionne toujours, et qu'il y a même une sorte de grâce supplémentaire dans l'exercice de son art immuable. La reprise du scénario par Zidrou est à la fois une surprise sur le papier, mais également une confirmation que le génie et son disciple portaient en eux une vraie force comique intrinsèque. Sur des planches très structurées aux enchaînements de cases rigoureux, la mécanique du gag est parfaitement en place. Turk n'a pas son pareil pour mettre en scène des instants suspendus à la manière de Tex Avery, juste avant que Basile le disciple ne prenne un nouveau coup en pleine figure. Pour se relever de plus belle, même lorsqu'il est découpé en plusieurs morceaux, à l'ordre du rassemblement ! On est dans le format le plus classique, inchangé depuis des décennies, mais avec cette touche de folie pure devenue familière qui procure un plaisir de lecture un peu régressif. Et le personnage de Mozzarella qui semble s'installer dans la troupe ! On n'ira pas se vanter d'aimer encore les albums de Léonard, tout comme on n'avouera qu'en cercle restreint être encore sensible aux histoires exotiques de Bernard Lavilliers. Mais tranquillement installés dans un fauteuil, on a envie de rester fidèles au rendez-vous. Sacré Bernard, sacré Léonard !
