L'histoire :
Dès la signature de l’armistice, fin juin 1940, entre le Reich allemand et le gouvernement de Pétain, l’exode des français est divers. André rejoint le mouvement de De Gaule, la France libre, à Londres, où il œuvrera dès lors pour la Résistance. Bien d’autres émigrent en « zone nono » (pour non-occupée), au sud de la ligne de démarcation. D’origine juive, Sonia a senti le vent mauvais soufflant sur Paris et elle a suivi le mouvement en se réfugiant à Lyon. Officiellement, elle s’appelle Simone Simon et donne des cours particuliers aux enfants de la bourgeoisie locale. Secrètement, elle met ses talents d’écriture au service de la propagande anti-nazie et signe ses bulletins clandestins d’un pseudonyme porteur d’espoir : « Marianne ». Louis a fini par la rejoindre, après un passage par Bordeaux, une étape qui lui a permis de devenir trafiquant en boustifailles diverses. Ils sont désormais ensembles et partagent une idée commune de la liberté et de la patrie. L’actualité, en ce mois de mai 1942, c’est un récital de l’orchestre philarmonique de Berlin qui doit se tenir dans une grande salle de Lyon, et que la Résistance considère comme une provocation. Un vaste appel à manifester est émis, qui connaîtra un incroyable succès populaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous la houlette scénaristique de Jean-Christophe Derrien, cette série d’aventures historiques et romantiques revient sur les différents aspects des mouvements de résistance durant l’occupation allemande de la seconde guerre mondiale. Au dessin, Claude Plumail poursuit son travail très sérieux, à partir de sa griffe semi-réaliste appliquée et aboutie, parfaitement documenté. La trame narrative alterne une nouvelle fois les époques, selon une chronologie respectée, de sorte qu’on pourrait presque superposer chacun des tomes de la série, pour une lecture parallèle. Plus particulièrement, ce volet s’intéresse aux activités de Sonia, alias Simone, au sein de la Résistance lyonnaise. Car notre héroïne est désormais passée en zone libre. Elle y est devenue Marianne, un symbole de la Résistance qui s’exprime dans des tracts de propagande, et que va traquer la Gestapo… avec succès. La série avance en effet sur deux fronts. Primo, elle fait œuvre de Mémoire envers la Résistance, en dévoilant différents aspects de ce combat souterrain de chaque instant (ex : le gamin qui joue du piano pour couvrir les bruits de la Roméo). Deuxio, elle fait avancer sa petite musique romantique et tragique. L’épisode dévoile ici les raisons de la rancœur mortelle qui divisera les deux héros. Car on le sait depuis les dernières planches du précédent opus : cela se termine mal pour nos protagonistes. Très mal. Et avec les révélations de la fin d’album, ce final devient dès à présent tout à fait limpide… au risque de rendre le dernier opus à venir plus anecdotique. Derrien parviendra-t-il à nous ménager une surprise ?