L'histoire :
Fille de ramoneur dans un monde rempli de cheminées, Addidas aurait de quoi être heureuse… Malheureusement, la concurrence est rude et elle souffre d’un mal étrange : elle tombe régulièrement dans les pommes, sans savoir pourquoi. Au cours d’un de ses comas, elle se retrouve dans « le monde du dessous », au fin fond des cheminées, et sympathise avec un monstre tout noir, aussi timide que colossal. Son papa est très inquiet de sa disparition, d’autant plus que sa maman est déjà morte de cette même maladie étrange. Il tente d’alerter les autorités, mais il se fait remarquer et se retrouve déporté pour creuser au « grand trou ». Pendant ce temps, dans les limbes de son monde parallèle, Addidas décide d’aider son papa. Elle a découvert que les monstres qui vivent à cet endroit manipulent en fait les « machines » des gens. A l’aide de son copain, elle trafique la machine de son papa pour le re-booster. Puis, pour échapper aux autres monstres, elle fait une « diversion », comme elle a vu faire dans les westerns…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pierre Wazem et Frederik Peeters poursuivent sur la même tonalité poétique leur introspection fantastique dans le coma de leur jeune héroïne, Addidas. Cette petite fille est toujours aussi trognon avec ses grands yeux tous ronds, et la spontanéité de ses répliques est désarmante de sensibilité (un petit garçon, ça doit faire des trucs normaux comme « jouer avec son chien, faire des bêtises, saigner du nez, des trucs normaux, quoi »). Sans faire dans la sensiblerie, Wazem est en train de réussir un petit bijou de sensibilité, que le dessin de Peeters traduit à merveille. A l’aide d’un trait simple et pourtant drôlement maîtrisé, ce dernier magnifie le scénario pour le rendre encore plus sensible. Les symboles sont également légions dans ce récit étrange, à l’image de ce coup de téléphone métaphorique passé entre le coma d’Addidas et le sommeil de son papa, lors duquel le papa s’emmêle dans le fil. Pour la troisième fois, on prend beaucoup de plaisir à suivre cette allégorie d’une grande tendresse, philosophique et carrément palpitante.