L'histoire :
Dans une ville hérissée de cheminées vit une gentille petite fille prénommée Addidas (« mais pas comme les chaussures, hein ! »). Régulièrement, elle tombe raide par terre, dans une sorte de coma pour des durées maximum d’une demi-heure. Plongée dans cet étrange sommeil, elle voit de gros bonhommes noirs qui travaillent sur de drôles de machines. Et puis pouf, elle se réveille. Son papa a eu beau l’emmener consulter toutes sortes de spécialistes, aucun n’est parvenu à identifier sa maladie. Il a encore le souvenir de la mère d’Adiddas, qui succombât autrefois à une de ces mêmes crises. Il lui interdit donc de l’aider dans son travail de ramoneur, au cœur des cheminées les plus étroites. Un métier couru dans cette ville industrielle qui fume tant qu’elle peut et où la concurrence est tenace ! Comme cette existence est difficile, le papa boit un peu. Un peu trop, même. Du coup, pour Addidas également, la vie n’est pas facile…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pierre Wazem et Frédéric Peeters livrent avec Koma un petit chef-d’œuvre de poésie et de tendresse. Addidas est craquante, avec ses yeux tous ronds et ses réflexions innocentes teintées d’une grande maturité. Des dialogues à la psychologie des personnages, des cadrages aux choix des couleurs, du rythme à la mise en scène, les éléments qui composent cette BD sont eux aussi très matures. Trois qualificatifs les décrivent : simples, maîtrisés et terriblement efficaces. Le regard des personnages suffit à exprimer beaucoup de sentiments. En suivant la voix des cheminées, Addidas effectue une approche métaphorique de sa maladie. Les entrailles de cette ville industrielle sont une sorte de représentation de son coma aux allures très métallurgiques. L’unique reproche porte sur une lecture un tantinet trop rapide, les comas d’Addidas ne comportant aucune bulle. Pour le reste, c’est incroyable ce qu’une histoire toute simple peut vous emballer.