L'histoire :
Alter : Un vaisseau dans l'espace, un astronaute et son double virtuel, venant le visiter. Une magouille de produits illicites transportés, un contrôle inopiné, et c'est le sacrifice de l'un des deux. Mais les possibilités sont-elles infinies avec un alter ?
Download : Elle est contente, Stella, de s'être téléchargée en dehors de la Terre, pour mener une vie idyllique avec son chéri Augusto. Cependant, un bug dans la machine remet des plans en question...
Sofia s'éclate dans le Metaverse au niveau sexe, avec le Sensornode et prend son pied avec Noël, sa dernière relation virtuelle. Jusqu'au jour où ils se rencontrent dans la vie réelle. Est-ce que l'on ne perd pas pied avec des émotions synthétiques ? Le Metavers, qu'est-ce que c'est ? L'entretien avec John Underkofler, conseillé de Medialab sur les films Minority report, Hulk de Ang Lee, Aeon Flux ou Iron Man en donne des explications, remontant à l'avènement du numérique à l'aube des années 80 et présentant son évolution, citant aussi ses homonymies, telle la réalité virtuelle, la différenciant du Cyber espace, traité par William Gibson. « Une libération de l'image numérique de sa boîte pour la relâcher dans le monde ». Bionumerique, de Otto Madox, propose un duo de créations numériques scénarisées, intercalées entre chaque récit, constituant une histoire dans son déroulé. Je parle donc je suis (texte de Natacha Ruck) suggère que nous mettions d'avantage d'humain dans nos recherches afin d'éviter que les IA reproduisent nos propres travers. Bruno Lecigne décrit quant à lui dans Le monde virtuel le plus incroyable que je connaisse : la réalité (le texte le plus sérieux), la théorie d'une réalité qui serait (en fait) virtuelle, activée uniquement (mais par qui ?) lorsqu'une conscience est là pour la percevoir... Flippant. Un lundi dans le Metaverse (octobre 2042) de Ken Grove est une nouvelle suivant la journée d'un jeune dans sa vie étriquée ouverte au monde virtuel, rebondissant au passage sur le thème de l'extrait de presse bien réel intitulé : Agression sexuelle dans le Metaverse.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si la majorité des 22 récits dessinés parsemant ce numéro abordent le sujet thématique, dans des approches, doit-on le préciser, plutôt inquiétantes, certains auteurs ont préféré surfer sur un ton un peu plus libre de la science-fiction, ou proposer une vision plus apaisée ou humoristique, tels les français Thierry Martin (La faille), Richard Guerineau (Univers expansé), Lewis Trondheim (La douche éternelle), mais aussi Yan Vécu et Sagar avec Teddy. D'autres comme Tim Adam et Alexis Vitrebert (La dernière réfugiée) ou encore Jim Bishop et Seera, dont c'est la première publication, amènent dans Luv de l'humanité et de l'amour dans un recueil équilibrant les aspects négatifs et plus poétiques du Metavers. Même si l'on remarque une répartition plutôt « dure » dans la première moitié, et plus positive, à une exception près (C-Vassili, de Laurent Genefort et Afif Khaled), dans la seconde. Le meilleur des récits se trouve d'ailleurs à notre sens plutôt sur la fin (Méta métempsychose, par Cantsin, auteur irlandais ; Soldats de lumière, du Canadien Simon Roy ; l'excellent Tsubame, de Facundo Nehuen Lopez, joyaux de ce numéro, traitant d'une IA réclamant le statut de réfugié Digital, avec un visa pour participer aux jeux paralympiques...). Jérémy Perrodeau est (seulement) interviewé, rêvant que le monde virtuel soit autre chose qu'un ersatz de notre réalité. Il amène l'idée de réalités virtuelles graphiques bigarrées, telles qu'on peut d'ailleurs déjà en trouver avec une application de type dessin 3D chez Meta. Une recension somme toute assez diversifiée et intéressante sur le sujet, confirmant l'un des principaux intérêts de cette formule de Métal hurlant résidant dans ce mix subtil entre textes d'à-propos et découvertes d'auteurs bourrés d'imagination et de ressources graphiques. Ce que l'on vient chercher, avouons-le, dans ce genre de publication... bien réelle.