L'histoire :
Le camion de l’espace décharge les cercueils des plus grands noms du Métal, tout droit sortis de leurs tombes terrestres pour se produire au Hellfest. Qui sera vraiment à la hauteur face aux (vrais) démons de l’enfer ? Lorsque, jeune adolescent, on a assisté au concert des Black Demonium dans une salle des fêtes du Jura, on est armé pour la vie à... ne plus jamais écouter du métal. On lui préférera une bonne guitare blues. Mais, le badge Hellfest tu honoreras tout de même, tel que conté dans Jurafest. Pour ces potes se retrouvant dans une vieille église désacralisée en pleine campagne scandinave, l’idée dans Confiance nordique est de tourner un clip vidéo. On a convoqué la copine un peu gothique et son lapin blanc et l’on doit mettre le feu à l’église. Sauf que rien ne se passe comme prévu. Des forces convoquées en présence ne seraient-elles pas contradictoires ? Dans Journal d’un Hellfesteur, 13 heures après la fiesta, l’asile psychiatrique Slaughter accueille un des nombreux traumatisés du festival. Le gars a été retrouvé la b.te à l’air, gisant dans son vomi avec Mr Varg et M. Satan. Lui est habillé de cuir et porte un crâne de mort à la place de la tête, qu’il a en feu. ...72 heures après le festival, qu’en restera t-il ? L’envie d’y retourner, sans doute.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il ne sera pas dit que Métal hurlant a perdu de sa nocivité. Ou plutôt de son acidité. Car oui, tous les hors-série ne se ressemblent pas. Après Lovecraft et les Chats (ne rigolez pas, il y en a de très très méchants), on aurait pu hériter d'un sujet plus gentil. Mais non. Le métal peut être létal et ce rendez-vous en enfer distribue son pesant de pêchés, de diableries, de stupre, de flammes et de riffs. 19 ans que chaque début d'été, la ville de Clisson (pays de Loire) déroule le tapis noir pour accueillir des hordes (presque 450 000) de fans de musiques extrêmes. Ce sommaire a été concocté aux petits oignons et son originalité augmente au fur et à mesure de la lecture, car on ne peut éviter dans ce genre de sujet rassembleur un peu de redite. Évidemment, l'hommage à la déesse du Heavy métal prédomine, avec son lot de récits montrant l'enfer du décor, la présence ou l'ombre des démons, la boue et les tripes du Hellfest. Et cela donne l'occasion de pas mal d'hommages bienvenus aux groupes les plus en vue. Mais quelques scénario savent aussi trouver des chemins de traverse étonnants (Jurafest, de Jaouen Salaün), Confiance nordique (Miguel Vila), Journal d'un hellfesteur (Camille Burger), The Myling (Kane Milburn). D’autres s'inspirent carrément du vécu (La lourde musique du hasard par Jerry Frissen et Manolo Carot) et cela fait du bien. Que dire du joli tour de force rigolo de Guillaume Bouzard ? Quoi qu'il en soit, le sommaire est toujours un plaisir visuel, avec son lot de superbes planches (mention spéciales à Olivier Ledroit, Marc Caro, Romane Granger et Gwendal Briec). La partie éditoriale vaut presque à elle seule le détour : la BD et le métal : retour sur l'illustration de pochettes par les grands noms de le BD ; souvenir du Hellfest par Luz ; interview du batteur de Gojira ; le brutal Caddie, ou comment s'amuser au petit matin à Clisson ; l'odyssée du Stoner ; l'histoire des Furies ; un aperçu de L'étude sociologique du Hellfest par Corentin charbonnier ; les logos Métal... et on en oublie. Un puits presque sans fond, tout comme... l'enfer. HellYeah.