L'histoire :
On se pourlèche les babines en découvrant (ou redécouvrant) le Arzach de feu Moebius. Une aventure courte et muette, aux couleurs chaudes, participant à 100% au mythe de l'œuvre de cet auteur devenu culte bien avant sa disparition, il y a déjà 11 ans. Un beau papier de Claude Ecken, Métal savant, tente d'expliciter le rédactionnel de l'époque dans les colonnes du magazine. Bonne idée, tant ceux-ci étaient riches et remplis de second degré. La suite et fin de Polonius de Tardi et Picaret nous est enfin proposée, tandis que le superbe Guerre de Druillet explose les mirettes. On s'Hydrogénese avec Caza et sa cultissîme ovulation céleste en noir et blanc, avant qu'un inconnu, Cortman (en fait François Pichon), tel que Tito s'en souvient, nous rappelle avec sa Teonanacatl Genèse que certaines influences étaient déjà grandes au sein même de la revue. Le talent de cet artiste rare, ayant définitivement quitté la bande dessinée en 1978, après un second récit dans Metal méritait d'être remis en lumière. BedDeum nous ravit avec son Worldwide Way of Life dans des couleurs grises toutes « métalliques ». On se régale de l'introduction de l'Extermintateur 17 par JP Dionnet et Bilal, dont une interview de ce dernier nous est proposée. Akromégalie de KristMirror balance son esthétisme punk Futuro pour notre plus grand plaisir. Le regretté #YvesChaland, accompagné par Jean-Luc Cornillon, révise et parodie ses classiques avec humour et dérision à l'aide de son duo Gégéne et Franc-jeux. Denis Sire (regretté lui aussi), ainsi que Nicollet, avec cette patte si particulière, tant appréciée des amateurs de ses couvertures de romans chez Rivages noirs ou Néo, sont aussi présents.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a bien d'autres histoires et auteurs à apprécier dans ce numéro de fin d'été, à la superbe couverture de Philippe Caza issue du roman Les Femmes de Stepford (par Ira Levin, dans la collection J'ai lu). On nous annonce d'ailleurs qu’il sera le dernier de cette formule, le numéro 10 proposant un mix de nouveautés et de quelques histoires repêchées de ce passé mythique, sous forme d’un livret intérieur. Les petits veinards qui découvrent cette revue et ces pages à cette occasion seront sans doute retournés de tant de talents et d'ambiances. Les autres, déjà un peu blasés de tant de choses tirées d'un passé familier, préfèreront attendre la formule « nouveautés » (dans 3 mois), afin de laisser la lave métallique effectuer son plus reconnaissable travail de défricheuse de nouvelles terres. Quoi qu’il en soit, au prix où se négocient les anciens numéros, n’hésitez pas à vous offrir ce recueil.
