L'histoire :
En l’an 885, à Kättegland, paisible village portuaire du détroit de Skagerrak, les jeunes vikings s’entrainent au maniement des armes les uns contre les autres. Contre toute attente, c’est une jeune femme, Freydis, qui domine chaque combat. Elle se montre insatiable, une épée à la main, et elle ridiculise les hommes, y compris Svein, le fils du Jarl Lothar. Cependant, Freydis est subtile, et pour éviter que son père ne renie celui qui doit un jour lui succéder, elle laisse Svein prendre finalement le dessus. Certes, il se trouve aussi que Svein et Freydis sont très amoureux l’un de l’autre, en cachette. Or ce jour-là, leurs ébats à l’écart sont perturbés par le son du cor : Arnvald est de retour d’expédition. Svein et Freydis accourent pour les accueillir, mais les navires ne s’arrêtent et foncent tout droit sur le village, endommageant plusieurs huttes. Et pour cause ; ils sont quasiment désertés. Seul reste vivant à bord le jeune Rodrick, caché sous un banc, blessé et en état de choc. Une séance est ouverte au conseil du village, et chacun y va de son hypothèse. L’un accuse le clan rival de Gunter. Freydis avance une toute autre explication : c’est un coup des hafvrues, les terribles sirènes. Mais le conseil peine à la croire, car jadis les sirènes ont tué le père de Freydis et depuis elle ne semble vivre que dans l’idée d’une revanche sanglante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Visiblement, il n’y a pas que dans la mythologie grecque que les sirènes ont cassé les pieds aux héros baroudeurs, guerriers, testostéronés et barbus. Les revoilà dans la mythologie scandinave qui font la misère aux vikings, pour une série de quatre aventures totalement indépendantes. Ces épisodes sont à chaque fois réalisés par un duo d’auteurs/autrices différents, et édités en grands formats par les Humanoïdes associés. Dans ce second opus magnifiquement dessiné par Marco Dominici, le directeur de collection Gihef dirige lui-même le drakkar du scénario. Il met le cap sur une jeune valkyrie plus farouche que les guerriers ; où il est question d’une vengeance remontant à l’enfance ; et cette équation se traduit par des phénomènes fantastiques, des combats homériques, des issues évidemment tragiques. Un viking, même au féminin, passe rarement son temps à effeuiller des pâquerettes… mais nous éviterons de trop en révéler. Si la nature globale de cette histoire est relativement classique, Gihef la rythme fort bien, avec ce qu’il faut de flashbacks quand il faut et de séquences spectaculaires. Le dessin réaliste de Dominici décidera plus d’un lecteur fan des sirènes, des vikings ou de médiéval-fantastique façon Game of thrones de s’intéresser au destin complexe et passionnant de la jeune et belle rousse Freydis.