L'histoire :
Des crayons de couleur à la main, Kid Paddle passe de sa chambre à celle de sa sœur Carole, non sans avoir vérifié, avant de pénétrer, que personne ne le voyait. Puis, grimpé sur un tabouret, il s’applique à trafiquer son papier peint (des petits chats avec un nœud rose dans les cheveux) , sur un détail. Plus tard, Carole ne remarquera même pas que l’un des chats s’est transformé en Freddy Krueger (issu du film d’horreur Les griffes de la nuit) et que les petits chats voisins ont des balafres sur le visage…
Attablé en famille au restaurant, Kid Paddle raconte : les œufs des blorks de Sibérie (des monstres baveux, pustuleux et répugnants) mesurent quelques millimètres de long. Et pourtant, la bestiole connaît une croissance fulgurante durant les premiers mois de sa vie, doublée d’une sauvagerie inouïe. Une fois adulte, il mesure 2 mètres de haut et massacre les ouvriers des mines de sel où il s’épanouit. Puis il féconde sa femelle, qui pond à son tour de minuscules petits œufs au fond de la mine. Il arrive donc, inévitablement, qu’on en retrouve à l’intérieur des salières sur les tables des restaurants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le microcosme très galvaudé de l’humour gaguesque en BD, Kid Paddle fait assurément partie du top 5. Et pourtant, comme bien de ses confrères garnements (Boule et Bill, Petit Spirou, Titeuf et j’en passe…) son crédo est la traditionnelle accumulation de bêtises au sein d’une structure familiale contemporaine trop stable. Ses spécialités à lui, c’est le jeu vidéo de massacre (sur console à domicile ou sur borne d’arcade), les films d’horreur interdits aux moins de 16 ans (et son florilège de monstres), l’imagination fertile pour rêver des variantes à la morne vie quotidienne, voire encore une activité passionnante : pourrir la vie de sa frangine Carole. Sa grande plus-value, qui le distingue de la masse souvent molle de cette frange de BD, c’est un mélange d’inventivité et de gore. Il se complait par exemple à raconter des histoires complètement abracadabrantes à son entourage, pourvu que la chute soit immonde. Ou encore, un joystick à la main, il pilote son petit barbare vidéo en lui faisant choisir des actions qui se terminent systématiquement dans un bain de tripes et de sang. Le sens artistique de Midam pour la caricature permet d’affubler les personnages de tronches d’ahuris, et termine de rendre ce tome 12 définitivement hilarant, à l’image du reste de la série. Bref, les ingrédients sont toujours les mêmes, mais les saveurs se renouvellent à chaque tome…