L'histoire :
Dix ans ont passé. Andrej Delany, vampyre de son état, et son ami Abu Dun, vendeur d’esclave noir, ont erré à la recherche de Maria… en vain. Ils débarquent un soir dans un village de bohême méridionale, où ça empeste la chair brûlée. Ils interviennent alors pour sauver une jeune femme du bûcher, après sa condamnation inique par des villageois révoltés et harangués par un prêtre. « Brûlons la sorcière ! » Deux-trois coups d’épées sont nécessaires pour la délivrer et l’emmener à l’abri dans une grotte. Mais la jeune femme est faible, fiévreuse, elle meurt dans la nuit. Delany a pourtant senti qu’elle était elle aussi un vampyre… Sa mort – inopinée concernant un vampyre ! Avant de mourir, la jeune femme les a mis sur la piste d’une « Puuri Dan », qui saura vraisemblablement en apprendre plus sur la condition de vampyre à Delany. Quelques jours plus tard, ils sont en Bavière, en approche d’un nouveau village inquiétant. Les villageois sont en effet terrés chez eux. L’un d’eux jette de l’eau bénite au visage de Delany. Ça ne lui fait rien… Dès lors en confiance, l’un des villageois leur propose un job de mercenaire. Il s’agit de retrouver et de lui ramener sa fille Imret, enlevée depuis deux ans par les gens d’un monastère rival, où il se passe de terribles évènements…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le précédent diptyque, se refermait le cycle de Draculea. Notre héros « vampyre » (oui, avec un y), Andrej Delany, y perdait son jeune allié Frédéric, ainsi que l’amour de sa vie, Maria. Les auteurs font débuter le nouveau cycle, baptisé Le coup de grâce, après une ellipse de 10 ans ! Entre temps, on nous laisse supposer que Delany et Abu Dun ont erré à la recherche de Maria, accumulant expérience et rencontres… mais ce gap demeure particulièrement énigmatique. Passons. Ce qui nous importe, c’est qu’ils acceptent plus ou moins volontiers un job de mercenaire et qu’ils se frottent ainsi à des créatures encore plus démoniaques que précédemment. Cela donne lieu à des scènes frissonnantes génialement mises en scène et animées par Chaiko. Toujours virtuose pour les mouvements, les paysages, les ambiances ou les expressions de visages, l’auteur chinois semble s’être définitivement approprié le dessin de cette série de fantasy noire. C’est une nouvelle fois sublime, on en redemande, et on en redemandera longtemps. Or en plus de vouloir retrouver Maria, le héros Delany veut aussi et avant tout mieux cerner son propre état de vampyre, une condition qui s’éloigne des standards stokeriens ou riciens (Bram Stoker et Anne Rice sont les deux écrivains qui ont contribué à populariser la charismatique figure du vampire). Certes immortels (c’est le titre), notre héros ne craint en effet pas l’eau bénite, ne dort pas dans un cercueil, ne se nourrit de sang humain qu’avec une extrême parcimonie, mais il semble pouvoir périr de fièvre. Cette nouvelle quête initiatique possède largement de quoi happer le lecteur…