L'histoire :
Andrej Delany, le jeune Frédéric et l’esclavagiste Abu Dun ont été faits prisonniers par le seigneur rouge, Vladimir Tepes Draculea. Ce dernier leur promet moult tortures dans ses geôles putrides, afin qu’ils lui expliquent le secret de l’immortalité. Mais auparavant, il doit en finir avec l’invasion turque menée par le sultan Selim. Les troupes de ce dernier sont 10 fois plus nombreuses, mais cela n’effraie pas Vlad l’empaleur. Il prépare une attaque nocturne surprise du camp de base ottoman, sans attendre les renforts hongrois. Pendant ce temps, le laquais de Tepes, lui aussi prénommé Vlad, délivre Andrej et Abu Dun. Il leur explique qu’il a besoin d’eux pour se défaire de ce prince sanguinaire qui a décimé son peuple tzigane. Il leur explique encore ce qu'Andrej et Frédéric sont, exactement : des vampyres, capables de changer de forme la nuit, des immortels qui se nourrissent de sang. Puis il les conduit jusqu’aux troupes de Tepes, qui se préparent depuis une hauteur à passer à l’attaque. Bien plus affable, Tepes explique à son tour sa stratégie de la peur, pour laquelle les empalements de masse sont une mesure pratique. Mais il se définit néanmoins comme un défenseur du christianisme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce quatrième opus, la nature des « immortels » dont nous suivons les pérégrinations depuis le premier tome se précise grandement. A mesure qu’il se rapproche de la figure mythique du prince Draculea, seigneur sanguinaire de Transylvanie, Andrej Delany apprend sa propre condition : il est tout bêtement un « vampyre ». Cette relecture du mythe vampirique le rafraîchit vraiment, tout en en modifiant sensiblement les paramètres : ici, Draculea a beau être un seigneur sanguinaire, il n’est pas un être surnaturel et envie la condition de régénérescence ultime ; ici encore, Andrej n’a pas de soif inextinguible de sang humain. L’album clôt véritable le second cycle, sans s’interdire de prochains développements, qu’on souhaite ardemment. Il s’appuie une nouvelle fois sur l’incroyable talent artistique du chinois Chaiko, qui accorde les ambiances crépusculaire idoines, les paysages en cinémascopes et les scènes de combats spectaculaires à souhait. Les faciès des personnages glanent aussi beaucoup d’expressivité, avec un petit bonus sur les regards graves et les tronches étonnées-suppliciées. Bref, souhaitons une vie infinie à cette Chronique des immortels…