L'histoire :
En Bavière, l’immortel Andrej Delany a été confronté à un nouveau genre de créature mi-humaine mi-monstrueuse, qui l’interroge sur sa propre condition de vampyre « humaniste ». Ce contact a initialement été provoqué par des villageois, qui l’ont employé lui et son ami Abu Dun comme mercenaires, pour sauver une jeune femme « kidnappée » dans un monastère voisin. Au terme de leurs investigations, Delany a alors du combattre dans les montagnes, ce qu’il faut convenir d’appeler un loup-garou, massif et bestial. Mais curieusement, le monstre a épargné Delany, flairant sans doute en lui une nature proche de la sienne. Le vampyre s’en retourne alors au monastère pour en sauver son ami Abu Dun, otage et torturé par la Sainte Inquisition. Delany a retrouvé ses forces et il n’a aucun mal à exfiltrer Abu Dun de là. Mais au terme de plusieurs jours de torture, l’esclavagiste est mal en point. Delany s’impose quelques jours de repos dans une chapelle chrétienne abandonnée à proximité du village, le temps qu’Abu Dun se remette de ses blessures. Ce faisant, une nuit, peu avant l’aube, ils assistent cachés à une procession et un enterrement étrange. Les moines mettent en terre un cercueil cerclé de chaines, comme pour empêcher au cadavre toute évasion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine écrite par Wolfgang Hohlbein et publiée sous forme de romans à succès en Allemagne, La chronique des immortels continue son adaptation BD sous la plume de Benjamin von Eckartsberg et les dessins experts du chinois Chaiko. Pour rappel, cette aventure historico-fantastique se décline en diptyques et met en scène un héros « vampyre » suffisamment humain pour contrôler sa soif de sang. Oubliez d’ailleurs tous les clichés sur les suceurs de sang façon Dracula : Andrej Delany n’a pas de dents longues, il ne craint ni l’ail, ni le soleil, ni l’eau bénite, il ne dort pas non plus dans un cercueil… Ses caractéristiques se limitent à être plutôt costaud, vif, à se remettre très vite de toutes blessures, même mortelles, d’avoir un flair hyper affuté, et d’être tout de même un poil troublé par la vue du sang humain. Immortel, donc, Andrej Delany endure sa quête initiatique en compagnie d’un fidèle compagnon de route, un colosse noir ex-vendeur d’esclave, Abu Dun. Ensemble, ils passent entre les mailles de l’inquisition et cherchent à en savoir plus sur la condition vampyrique, cette inconnue. Ce tome 6 marque la fin du troisième cycle, où nos héros se frottent à l’espèce concurrente des loups-garous. A défaut de faire avancer le schmilblick, l’aventure offre son lot d’hémoglobine, d’ambiances crépusculaires frissonnantes, de combats chorégraphiés par les crayons affutés de Chaiko. Expressif sur les visages, dynamique dans sa mise en scène et ses mouvements, immersif par les décors, l’aspect visuel demeurent l’atout numéro 1 de cette excellente série d’épouvante.