L'histoire :
Depuis que Lee Soo-in s’est fait humilier devant tous ses employés par le grand patron français, sa vie a totalement changé. Les employés ne cessent de lui tourner le dos ou pire encore. Mais Lee est un combattant et il a tout appris de l’armée. Et puis ses supérieurs ne se doutent pas que maintenant qu’il est dos au mur et abandonné de tous, il est beaucoup plus libre et dangereux. Il tente de recruter des employées pour le syndicat, mais cela ne fonctionne pas vraiment : tout le monde est effrayé et a peur des conséquences. Gu Go-shin est plus doué en la matière et son discours auprès des travailleurs est percutant. Il s’en prend même au responsable des vigiles en mettant à jour l’arnaque qu’il a montée, afin de pouvoir ponctionner une partie du salaire de ses employés. Gu lui conseille de prendre le temps et de se rapprocher vraiment de ses employés. Pour obtenir leur adhésion et leur confiance, il faudra leur montrer de l’amitié et de l’estime. Le jeune Jun-Cheoul va connaître de gros problèmes dans la boîte. Ce pourrait bien être une belle opportunité pour Lee...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome deux de Intraitable continue dans la même veine que le premier tome. Amère chronique sociale qui met en lumière les conditions difficiles du travail en Corée, la série est une superbe peinture de nos sociétés modernes capitalistes à outrance. Dans cet opus, Lee et Gu commencent à prendre de l’importance et leur combat syndical s’étend dans le supermarché. Le thème est tellement réaliste et tellement proche de nos modes de vie (cela rappellera forcément nos périodes sociales tendues) qu’on se demande bien comment Choi Kyu-sok parvient à maintenir l’intérêt et capter toujours son lecteur. Sacré défi, en effet, que ce projet qui enchaîne les dialogues avec des détails politiques ou sociaux franchement peu glamours. Pourtant, on se passionne facilement pour cette lente lutte qui prend plusieurs formes, pour ce jeu de poker menteur entre les patrons et les salariés, pour ces meetings politiques et pour ces réflexions sur les moyens à utiliser pour arriver à ses fins. Car au-delà d’une formidable restitution du réel, l’album questionne également sur les engagements de chacun et les conséquences sur la vie privée. C’est parfois peut-être un peu caricatural d’un point de vue sociétal (quoique pas nécessairement en Corée) mais on est toujours autant pris par cette course contre la montre et le patronat. La subtilité du scénario se double d’une finesse graphique qui contribue à la fluidité de l’ensemble. L’élégance est de mise avec des portraits remarquables où les émotions se lisent sur chacun des visages. Antisocial, tu perds ton sang-froid ?