L'histoire :
Mun Sojin se rend au boulot dans une manufacture. Elle sait que c’est un emploi temporaire, alors elle ne craint rien ni personne. Tout autour d’elle, des gens sont licenciés parce qu’ils sont trop lents, trop négligents, trop faibles ou tout simplement parce... qu’il n’y a aucune raison valable. Elle décide d’ignorer tout ces problèmes, car elle sait qu’elle ne restera pas. Malgré tout, elle accepte d’aider la cheffe Miju qui se bat pour son syndicat. Même si elle ne fera jamais tout ce qu’elle fait, elle est fascinée par ceux qui donnent leur temps et leur énergie pour défendre les autres. Or en ce moment, c’est la panique dans la boîte, car les emplois sont de plus en plus précaires, ce qui permet un licenciement toujours plus grand. Sojin participe de temps en temps à des réunions du syndicat. Un jour, elle rencontre un homme qui fait un discours sur le travail en Corée et l’exploitation des gens. Sojin essaie de le contrecarrer car elle a l’impression qu’il exagère. Mais celui-ci ne se laisse pas impressionner et il répond avec force et véhémence. Il n’a sûrement jamais vécu ce monde du travail qu’il critique tant : alors comment pourrait-il le comprendre ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Intraitable continue son long déroulé sur le combat syndical de Lee Sun-in, qui n’en finit plus. La preuve avec ce tome 4 tout aussi dense que les précédents. Si le précédent opus finissait par tourner en rond, ici le propos retrouve un peu d’allant, notamment parce que l’on développe en profondeur ce fameux personnage énigmatique Gu Go-Shin qui dédie sa vie à défendre celle des autres. Comme souvent dans cette série très réaliste et très sociale, certains passages sont de vrais moments de virtuosité et tranchent singulièrement avec la banalité du monde du travail décrit. Ainsi, quelques scènes vont marquer les esprits que ce soit les états d’âme de Sojin qui découvre le monde syndical, les discours vibrants de Go-Shin ou sa façon de tenir tête à la police. Cette densité dramatique ponctue un récit à nouveau long et lent qui multiplie les frasques sociales. Même si le dessin de Choi Kyu-Sek est remarquable de netteté et d’efficacité avec des portraits charismatiques, la profusion de personnages et de nouvelles situations nous perd toujours un peu. Il manque peut-être un fil conducteur à cette série au long cours, mais on ne va pas non plus critiquer trop durement ce beau travail de chroniques sociales.