L'histoire :
Les femmes se plaignent dans l’hypermarché Fourmis. On fouille sans arrêt leurs sacs ! On les accuse de voler de la nourriture, mais on a vu également des managers voler des barquettes de viande. Cette pratique sexiste est une aubaine pour le syndicat. Lee en profite pour rédiger un journal qui fait état de cette nouvelle injustice. Sans surprise, le journal est interdit en magasin. Mais les caissières ont une autre surprise : quand elles arrivent sur leur lieu de travail, une pancarte annonce qu’elles ne seront plus fouillées. Le syndicat jubile : c’est une preuve évidente de leur utilité au sein de l’entreprise. Cependant, Gu Go-shin refroidit les ardeurs de tout le monde. Pour lui, c’est le patronat qui a bien joué le coup en faisant croire qu’il se montrait magnanime envers ses travailleurs. Ou alors, l’un des leurs s’est montré imprudent en pensant apaiser les tensions. Gu Go-shin avait raison : le grand patron français est fou de rage. C’est une véritable erreur stratégique que de laisser une petite chance au syndicat d’exister. Il durcit le ton à nouveau pour éradiquer toute forme de contestation.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures et mésaventures syndicales de Lee-Sun Inn continuent dans ce tome trois. La tension monte d’un cran au fur et à mesure et les employés et les patrons se donnent coup pour coup. Coup bas, chantages, délation, trahison, révolte... Tout est bon pour faire exploser la vie dans ce supermarché sud-coréen. Trois tomes et quelques autres à venir, cela commence peut-être à faire un peu beaucoup pour cette série. Certes Choi Kyu-Sok a l’art de dresser des portraits fascinants et de créer de véritables moments forts à partir d’événements anodins du quotidien. Malheureusement, les situations commencent à se répéter de plus en plus ; et tout comme les pauvres ouvriers victimes du système, on tourne en rond et on n’en voit pas le bout. La tension qui est censée augmenter tombe un peu à plat à cause de scènes déjà vues. Et soyons honnête : autant d’incidents et d’événements dans une seule entreprise, c’est difficilement crédible. Malgré tout, le final qui compare la situation délicate des employés avec le passé militaire éprouvant de Lee est remarquable et d’une grande intensité émotionnelle, notamment sur le plan graphique où les portraits léchés sont toujours aussi réussis. La tension sociale n’aura-t-elle jamais de fin ?