L'histoire :
Aspirine fait part d'une triste constatation à son ami, le fidèle Yidgor : elle assiste à l'extinction de l'espèce des vampires. La veille, elle est allée à la Cinémathèque et est restée scotchée devant le Nosferatu de Klaus Kinski. Lui, au moins, pour incarner un vampire, il avait juste besoin d'un maquillage léger et de son simple talent d'acteur ! Aspirine revient sur l'épidémie qui gagne le monde. Elle pense savoir d'où vient cet empoisonnement généralisé : les hommes ont mangé un dieu immature... Ça ne l'étonnerait pas, d'ailleurs, que des saloperies soient apparues derrière sur Twitter ! Mais l'heure est au confinement et les deux amis se quittent : Aspirine va aller voir sa sœur Josacine qui vit très mal la situation, tandis Yidgor va se confiner avec son colloc' dans 13 m². Ils vont faire des jeux en lignes. Quand Aspirine arrive chez Josacine, elle remarque que sa sœur est stressée par cette histoire de pandémie. Très rapidement, elle lui demande de la mettre dans son cercueil et de ne la réveiller que quand les humains ne seront plus contagieux. Mais rapidement, la jeune vampire s'ennuie et demande à sortir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce troisième épisode d'Aspirine, l'inspiration était toute trouvée. Joann Sfar n'a eu qu'à puiser dans l'actualité qui nous occupe depuis le début de l'année 2020 : le Covid 19. Cette pandémie qui touche les humains, touche aussi... les monstres en tout genre, comme les vampires. C'est la cata, car ces créatures aux dents longues sont au sommet de la chaîne alimentaire ! Avec un scénario entamé sur Instagram, qui ne manque pas de croquant, Sfar nous parle de ses sujets de prédilection : la religion, l'absurdité du monde, avec une pointe d'humour dont il a le secret pour mettre notre ado vampire face à une terrible réalité. Aspirine brave le confinement pour porter secours aux autres montres, faisant fi quand cela s'impose des gestes barrière et des règles sanitaires. Au dessin, Sfar fait du Sfar, avec ses personnages aux contours hachés, montrant leur fragilité et leur humanité certaines, remplis de couleurs toujours aussi franches et flamboyantes. Même chez les non-humains ! En fin d'album, un bonus de 20 pages offre à chacun la possibilité de s'initier à un jeu de rôle inventé par Joan Sfar et développé par Black Book Editions. Une belle façon de se glisser dans la peau d'un monstre, l'espace de quelques heures...
