L'histoire :
Au cœur de la forêt de Dean, est un chêne plusieurs fois millénaires dont les branches tutoient le ciel et dont les racines puisent à la source des légendes. Surgit des flots du lac avoisinant, une belle explique à l’oiseau : toute chose naît, grandit, meurt puis renaît. Le cycle de la vie. A l’instar du dieu cerf Cernunnos, protecteur de mère Nature, qui au printemps s’éveille, à l’été s’épanouit puis doucement s’endort lorsque vient l’hiver, avant de renaître à nouveau. Cependant, parfois, l’équilibre doit être rompu pour être mieux renoué. A son apogée, le château de Camelot règne sur une Bretagne en paix. Un jour, le chevalier Gauvain vient trouver en audience Arthur. Il obtient la permission de chasser un grand cerf blanc, pour sa gloire et celle de son roi. De suite à l’ouvrage, Gauvain débusque l’animal qui semble l’attendre dans une clairière, en pleine lumière. D’abord touché par quelques flèches, Cernunnos fait ensuite face et interroge : Pourquoi Gauvain souhaite-t-il sa mort ? Il n’est pas digne d’un tel honneur ! Alors qu’en coulisse, Arawn le roi des profondeurs guettent le trépas de son frère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second tome des Légendes de la Table ronde est sans surprise. Esthétiquement réussi mais sans réelle originalité narrative qui puisse accrocher à la lecture. Ronan Le Breton, passionné et maître (avec son ami Jean-Luc Istin) des récits passés de sa région natale (Les contes du Korrigan, Les contes de l’Ankou) peine pourtant à communiquer son amour des hauts faits d’Arthur et de ses chevaliers. Le choix d’une narration impersonnelle, de la bouche d’une belle elfe née des eaux, n’aide pas à l’immersion. Certes, on prête l’oreille, à l’affût d’un événement déclencheur mais… rien ne vient. L’illustration du cycle de la vie par l’existence perpétuellement renouvelée du dieu cerf Cernunnos relève d’une thématique classique. Ensuite, les différents chevaliers de Camelot passent, sans jamais réussir à s’attacher l’affection du lecteur. Trop lisses, trop rapidement oubliés. L’élément iconoclaste (la mort du dieu) arrive bien tard. Tout comme la figure maléfique de son alter ego Arawn. Tout cela manque d’épaisseur, de rythme, d’emphase ! Un énième conte ? Non. L’intérêt de l’opus réside ailleurs, dans son graphisme changeant. Découpé en chapitres, l’album bénéficie des traits agréables, lumineux ou sombres, respectivement de Nicolas Damare (Marlysa) et Christi Pacurariu. Surtout, l’atmosphère mystérieuse de la forêt bretonne doit beaucoup au dessin d’Aleksi Briclot. L’informatique a parfois ses charmes et force est de reconnaître que les planches signées de sa main apportent majesté et grandeur à un univers enchanteur au bord du chaos. Nul hasard qu’il signe la couverture…