L'histoire :
Dans l’avion qui le ramène de Moscou vers les USA, Aaron Godwin raconte à l’agent du FSB Daria Grichenko comment son don de voyance lui est arrivé. Enfant, il a fait un arrêt cardiaque prolongé lors d’un banale opération de chirurgie. Quand il est revenu à lui de manière inexpliquée, il était profondément différent. Son état de santé était dégradé, et il était devenu asocial. Il s’est mis à voir des ombres, particulièrement prégnantes, chaque nuit. Les psychiatres ne purent rien faire. Aaron discutait parfois longuement avec des amis imaginaires. Lors d’une séance de ouija chez une petite copine, il a alors eu sa première prémonition : la mort de la grand-mère de sa copine. Puis à l’âge de 17 ans, il a été pris dans une sorte de transe nocturne : dans l’obscurité totale, il a dessiné une dizaine de tableau dictés par des ombres. Ces tableaux représentaient entre autre la destruction de la Terre, une sorte d’humanoïde robot, le mont Olympe sur Mars, une tombe, une ferme isolée… Ces morceaux de puzzle commencent à faire sens avec les évènements incroyables qui se produisent aujourd’hui. En effet, la cosmonaute russe Elena Chevtchenko, isolée sur la planète Mars, vient d’entrer en contact avec un humanoïde robot qui l’a sauvée d’une nuée de drones au pied du mont Olympe. En quelques minutes, la machine a appris à parler russe et répond à toutes ses questions…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les choses avancent grandement dans ce 5ème opus d’Olympus Mons. Après un flash-forward qui nous éclaire sur le don de préscience d’Aaron Godwin, les trames principales reprennent là où nous les avions laissées, toujours par le biais de séquences distinctes et alternées par des ruptures brutes. En intrigue centrale, la cosmonaute russe Elena Chevtchenko entre enfin pleinement en contact avec l’androïde qui nous intrigue depuis quelques tomes… et dont les répliques se trouvent sur Terre, dans des cocons de l’anomalie sous la mer de Barents. Par le biais de cette intelligence artificielle anthropomorphe, le scénariste Christophe Bec commence à nous apporter nombre réponses sur la logique des évènements. Par exemple, on apprend désormais les mécanismes de la guerre que se livrent des puissances aliens bien plus développées que nous. Mais on ignore encore les mécanismes fous qui relient tous ces évènements aux présciences d’Aaron Godwin et à sa capacité à communiquer avec l’au-delà ou à travers le cosmos de manière aussi… matérialiste ! Et la tension augmente à mesure que le compte-à-rebours de la destruction de la Terre se précise. Car les grandes puissances terriennes, qui ignorent cet état de fait, se laissent gagner par la tentation d’une 3ème guerre mondiale, dont le point névralgique est l’Océan Arctique. Une course contre-la-montre est lancée pour empêcher tout cela… et on ne voit pas comment une issue heureuse à cette situation sera possible. Bref, la science-fiction et le thriller géopolitique s’entremêlent pour produire un parfait mélange de suspens et de concepts passionnants. L’artiste italien Stefano Raffaele est quant à lui en pilotage automatique pour dérouler sa griffe réaliste efficace – mais académique – dans l’attente du 6ème et dernier volet annoncé.