L'histoire :
Dans une nef immense et ultra moderne, quelques dizaines d’androïdes assistent impuissants à un phénomène tragique : la civilisation extraterrestre qui les a construits se meurt. Leurs corps alités se couvrent de pustules et dans des spasmes, leurs abdomens explosent, laissant s’échapper leurs viscères. La destinée des androïdes est désormais livrée à eux-mêmes. En marge de cette hécatombe – ou un peu plus tard ? – une terrible guerre oppose cette civilisation d’androïdes à une autre espèce extraterrestre particulièrement belliqueuse. Les combats sont dévastateurs et meurtriers, à partir d’armement technologiquement bien supérieurs à ceux des humains. De nos jours, sur Terre, les autorités de toutes les nations ont acquis la conviction que l’anomalie qui se trouve immergée sous la mer de Barents conduit l’humanité à une destruction imminente. Malgré l’engagement de combats marins entre les différentes nations qui tentaient de s’approprier cette découverte, on envisage dès lors de s’unir pour trouver une solution. Celle-ci viendrait-elle de la planète Mars ? L’unique cosmonaute survivante Elena Chevtchenko tente en effet d’agir à distance, depuis la surface de l’inhospitalière planète rouge, en compagnie d’un androïde de dernière génération baptisé Einstein…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bercés par le rythme de publication de Promethée, une saga de SF réalisée par les mêmes Christophe Bec et Stefano Raffaele (déjà 17 tomes au compteur), nous avions envisagé qu’Olympus Mons puisse s’éterniser. Or comme prévu, ce tome 6 boucle tout, résout tout et marque la fin de la série. Bec scénariste fait converger les différentes intrigues en cours en un final logique, quoique légèrement emphatique et malléable. Car oui, il s’agit ni plus ni moins que de sauver la Terre, menacée de destruction imminente par une espèce extraterrestre qui nous est intellectuellement supérieure. Mission impossible ? D’ailleurs, en quelques répliques, un alien démiurge prend le temps de l’humiliation : « le fonctionnement des systèmes vivants échappe à votre science réductionniste » ; « Notre plan est à une échelle dont vous n’avez même pas idée, que vous ne pouvez pas conceptualiser… Votre civilisation ne sait rien de son origine réelle, de son monde réel ni de l’univers réel ». Lorsque les mots et l’intellect sont insuffisants, effectivement, autant laisser tomber l’explication. Aussi semble-t-il paradoxal qu’une coalition militaire terrestre parvienne à s’unir contre cet ennemi, à l’aide de quelques antiques torpilles sous-marines et une bidouile rusée depuis la planète Mars. Paradoxal, non seulement parce que l’ennemi est technologiquement supérieur, mais aussi parce que l’antagonisme naturel des nations terrestres force d’ordinaire leur impuissance. A moins qu’on soit moins cons qu’il n’y parait… une piste à creuser, sérieusement ! Après quelques cases géantes spectaculaires (les 4 premières planches !), le dessin de Raffaele se dévoile quant à lui selon une griffe réaliste académique et en pilotage automatique. Il se dédie alors majoritairement à des palabres entre politiques, militaires et protagonistes principaux, ponctués par des vaisseaux, aliens et androïdes frissonnants et crédibles.