L'histoire :
Désormais jeune homme, Homère croise à nouveau la route du vieil homme mystérieux… Des années après, il n’a pas changé et raconte toujours ses légendes sur les forums. Réunis, le vieillard conte alors à Homère la terrible histoire d’Akilon, l’homme qui s’est joué des dieux et de Zeus même. Le roi des Odryses, en terre thrace, est furieux car sa belle-sœur est venue accuser sa femme de trahison, afin de mieux prendre sa place. Son fils n’est pas le sien, c’est celui de Zeus, venu sous la forme d’un aigle se repaître des charmes de la reine. Akilon, rejeté par son père, se retrouve à la rue. Il doit voler et tuer pour vivre, mais il est mû par une double haine qui grandit en lui : celle envers son père le roi et celle envers son géniteur, le tout puissant Zeus. Bientôt, Akilon est grand, beau et fort. Il croise alors la route d’un vieillard aveugle, qui lui rappelle l’histoire qu’il avait oubliée. Il décide de retourner dans son pays afin de se venger.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la Grèce antique, il ne fait jamais bon rencontrer les Dieux. Mais il suffit aussi d’être assez accorte pour attiser leur désir. Sélénée, reine des Odryses, en fait l’expérience, puisque son fils est en fait celui de Zeus, descendu sous la forme d’un aigle qui lui rend régulièrement visite… Théatès, fou de rage, la tue et manque d’en finir avec son fils qui s’échappe. La tragédie grecque, comme ses mythes, est faite de violence sourde, de puissances passions sexuelles, de folies, d’aveuglement… Le tome 2 d’Oracle est encore plus criant de vérité (enfin, de cette vérité grecque). Le casting de Jean-Luc Istin, directeur de collection multi-casquettes, est une nouvelle fois excellent : Ronan Le Breton livre un scénar’ aux petits oignons, à nouveau celui d’un humain qui essaie de se venger des Dieux, comme l’avait fait précédemment Astasie, la pythie de Delphes. Le dessin de Bertrand Benoît, ultra-réaliste, chaud et bouillant comme le sang, fait irrémédiablement penser à Froideval, ce qui pourrait être pire. Il y a surtout une vraie complicité entre le rythme, le dessin et les dialogues, qui fait qu’on lit ce second tome avec une grande facilité, on s’y abîme sans jamais s’y perdre. Bien sûr, ce n’est pas à mettre entre toutes les mains, car la violence se déchaîne souvent, avec furie et maestria. Mais une nouvelle fois, cette histoire de Dieux qui s’amusent à interférer dans la vie des humains est réussie. La conclusion nous révèle en outre une nouvelle relation entre Homère et cet oracle mystérieux…