L'histoire :
Homère, seul depuis l’assassinat de Cydippe par Zeus, est triste et démoralisé. Il se laisse aller. Adossé à un arbre, en Messénie, il refuse d’aller faire son travail d’aède au banquet d’un riche bourgeois, Ménestas. Quand celui-ci le menace pour tenter de l’y obliger, c’est Athéna elle-même qui intervient. Elle vient le chercher pour l’amener sur le mont Olympe, à la demande de son père, Zeus… Elle rend au poète sa vue et l’emporte. Le tribunal des dieux est convoqué pour juger Apollon qui, une nouvelle fois, a tenté un parricide voué à l’échec. Cette fois, il a agressé son père alors que celui-ci, apparu sous la forme d’un nuage, étreignait la nymphe Euphylia. Les visions d’Homère sont restreintes au passé et Zeus lui redonne peu à peu le pouvoir de voir de plus en plus loin, de plus en plus profond… Les dieux ont besoin de cela, car Apollon est silencieux et immobile. Son comportement est d’autant plus bizarre que, ces derniers mois, il était bon et généreux, et que son culte s’était développé. Homère, lui, de visions en visions, va se retrouver dans une situation particulièrement compliquée. Un choix va devoir être fait.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tome après tome, Homère continue d’être une marionnette dans les mains des dieux. Mais cette fois-ci, ils ont besoin de lui. Habitués à laver leur linge sale en famille, ils ne savent plus ici qui est leur ennemi. Car Apollon, lui si vantard et sûr de lui, lui si colérique et changeant, ne dit rien au moment de son procès. Ne dit rien et attend… Homère, lui, écœuré par les dieux en général et Zeus en particulier, ne souhaite plus chanter leurs aventures. Mais Athéna lui rend la vue, et Zeus son don de divination, afin qu’il tire au clair cette affaire. L’histoire est intéressante et l’intrigue bien menée par Sylvain Cordurié, meneur de jeu de la série ésotérique des Sherlock Holmes, et qui a déjà scénarisé un Oracle (Le Supplicié, T6). Ici, tout tourne autour d’affaires de dieux, qui n’intéressent pas le vulgus pecum. Dommage, car c’est normalement ce qui fait l’intérêt de la mythologie, la relation des hommes aux dieux. Ceci mis de côté, le lecteur reste tout de même bien accroché à cet album bien construit et aux dialogues relativement efficaces, et notamment grâce aux très beaux dessins de Vukic (Elfes T14, Merlin le prophète). Précis et riches, ils sont également bien construits avec des plans diversifiés (magnifique bataille contre les Tritons). Les combats en particulier sont très dynamiques et assez impressionnants. Les couleurs de Guillaume Lopez sont organisées en dominantes, qui donnent des ambiances différentes selon les lieux et les moments du récit. Le tout est agréable et fait de ce tome un bon cru.
