L'histoire :
Homère et l’Oracle débarquent à Corinthe, accompagnés d’un mystérieux voyageur qui semble bien insignifiant aux yeux des autres. Mais alors qu’Homère annonce au vieil homme que leur rencontre avec Ulysse, le mois précédent, lui a donné l’envie d’écrire une saga, l’étranger demande des réponses à l’oracle. Celui-ci lui raconte alors l’histoire de Mélos. Il était un jeune, intelligent et riche marchand de Corinthe. Et beau avec ça. Tellement beau, qu’il pouvait avoir les conquêtes qu’il souhaitait. Il prodiguait de somptueux banquets auxquels tout Corinthe se pressait, et où les maris ne se souciaient plus guère de la vertu de leur femme. Mélos, lui, en profitait. Mais son cœur était tout entier à Aphrodite, qu’il réussit à séduire. Apollon qui, lui, avait était éconduit par la déesse de l’amour, se vengea sur Mélos : il en fit un bossu repoussant. Moqué, raillé, méprisé par les gens qui le chérissaient, par les femmes qui la veille se donnaient à lui, Mélos s’enfuit dans la forêt, avec la volonté de se venger d’Apollon. Il rencontra alors les créatures des bois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une série qui défile à vitesse grand V. Déjà un quatrième tome et déjà la fin approche… Ici, Mélos est rendu difforme par Apollon. Hier beau et admiré de tous, le voilà désormais sujet de répulsions, de moqueries. Mais, intelligent, il sait s’adapter. Grâce à un satyre, Thesmodion, il va apprendre les secrets de la cuisine et séduire Aphrodite avec des talents de maître-queux. Mais sa quête tient moins à l’amour pour la déesse qu’à la haine pour celui qui, jaloux, l’a damné. Vanitas vanitatum, omnia vanitas, dit l’autre. Qui cherche à se venger d’un Dieu s’expose à encore pire… La lente descente aux enfers de l’âme de Mélos est très intéressante, parfaitement menée par Patrice Lesparre. Comme depuis le début de la série, le scénariste et le dessinateur changent, l’ambiance reste la même, toujours excellente, prenante. Et c’est aussi probablement le plus abouti des albums, avec Nicolas Démare au dessin, lui qui a déjà bossé avec le directeur de la collection Jean-Luc Istin sur Merlin, la quête de l’épée. Son entente avec Lesparre est parfaite, et son trait, vif et précis, assez loin de son Merlin qui était rond et naïf, est rehaussé par des couleurs claires et une excellente maîtrise des ambiances. Bref, c’est pour l’instant le meilleur des albums pour une série déjà excellente. Du coup, pour le dernier on attend quoi ? Une apothéose ?