L'histoire :
Homère est désormais l’Oracle. Aveugle, prescient, il sillonne la Grèce. Il est accompagné de Cydippe, la femme qui avait défié Hadès pour récupérer son mari Polyphème et ses enfants aux enfers, grâce à l’aide de Zeus… Elle porte désormais un masque sur le visage, pour masquer la cicatrice que lui a faite Héra. Sous une pluie battante, ils arrivent à une maison isolée où un hôte mystérieux les accueille. Pour le remercier, Homère lui raconte alors le mythe de Sisyphe, puis va plus loin dans son récit. En effet, pour ses offenses répétées envers Zeus, Sisyphe avait été condamné à faire rouler un rocher le long d’une pente dont il n’atteignait jamais le haut. Et même prisonnier du Tartare, il n’a pas fini de défier l’Olympe et prépare sa revanche. Grâce à l’aide de Perséphone, fille de Zeus, femme d’Hadès, aux Enfers, il trouve en la personne de Cronos et des Titans les alliés pour revenir parmi les vivants et mener à leurs côtés une guerre comme la Terre n’en a connu qu’une fois auparavant. Une guerre que les oracles retiendront comme la Seconde Titanomachie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la saison 1 d’Oracle, l’aède sans nom et le jeune Homère voyageaient dans la Grèce des mythes et des légendes. Ici, c’est désormais Homère qui est l’Oracle. Aveugle et investi du pouvoir de divination, comme son maître précédemment, il parcourt le vaste de monde, en racontant les histoires des Dieux et des Hommes. Le cycle change, mais pas le concept. Nouveau dessinateur, nouveau scénariste pour la série produite par Jean-Luc Istin, mais toujours autant de réussite. Ici, Homère nous livre une histoire qu’il promet de ne pas répéter, et qui d’ailleurs n’est pas arrivée jusqu’à nous. Le rusé Sisyphe, condamné par Zeus à remonter éternellement une pierre en haut d’une colline, aurait réussi à déjouer la punition grâce à Perséphone, fille de Zeus mariée à Hadès. Ensemble, ils auraient libéré Cronos, père de Zeus, et les Titans pour se venger de l’Olympe… Sylvain Cordurié construit un mythe crédible et exaltant, même si les bastons de dieux font un peu Chevaliers du Zodiaque… Le récit est parfaitement construit et Homère se rappelle régulièrement à notre bon souvenir avec des interventions de Cydippe ou de l’homme mystérieux (keep calm and don’t spoil). Les paysages de Stéphane Stervas sont magnifiques. Son trait est fin, mais les visages de ses personnages sont assombris et inquiétants. Le découpage de l’histoire est dynamique et les plans variés, les couleurs de Guillaume Lopez délicates et harmonieuses. La série est repartie et avec Homère à la barre, elle semble inextinguible…
