L'histoire :
Alors que l'humaine Waha, et sa fratrie trolle Tyneth et Gnondpom sont tranquillement en train de dévorer des brazoards (sorte d’autruches vivant sur Troy) au bord du fleuve, le bateau du comte de Nauyelle passe par là. De retour de vacances, le comte, ses trois filles et son fils se dirigent vers Eckmül, afin de rejoindre leur habitation. Pour passer le temps durant le trajet, Shapin, le fils, tente de réveiller le pouvoir latent qui est en lui sous les encouragements de Kyrlande, sa plus gentille sœur. Et soudain, son pouvoir se déclenche et propulse les esprits de Waha et Kyrlande dans le corps l'une de l’autre ! S'il ne sait pas ce que son pouvoir a provoqué, Kyrlande est tout en joie de l’avoir enfin réveillé. Il se rend compte, toutefois, que personne ne le croit sur le navire. Au même instant, Waha découvre avec étonnement qu’elle se voit au bord de l’eau avec Tyneth et Gnondpom avant de réaliser très vite qu’elle est dans le corps de quelqu’un d’autre et que tout cela doit avoir un rapport avec la magie. Bloquée sur un bateau entouré d’eau, elle n’a d’autre choix que de jouer le jeu en se faisant passer pour Kyrlande, le temps de rejoindre la terre ferme. De son côté, Kyrlande, dans son nouveau corps, prend peur en se voyant à côté des deux petits trolls, elle court se réfugier dans l’eau pour leur échapper. Surpris et la croyant malade, Tyneth et Gnondpom courent au village prévenir le troll Teträm, le père (adoptif) de Waha…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette nouvelle aventure trollesque, Arleston choisit comme intrigue le thème du changement de corps. Un thème maintes fois exploités au cinéma (Freaky Friday avec Jamie Lee Curtis ou encore Echange standard avec Ryan Reynolds pour les plus récents) mais ici bien plus intéressant, puisque l’échange a lieu entre une humaine et une pseudo-trolle (même si techniquement, Waha n’est trolle qu’au niveau du comportement). On se retrouve donc dans une aventure hilarante découpée en deux points de vue, à la manière du film La vie est un long fleuve tranquille. D’un côté, on découvre les trolls du village de Phalompe complètement perdus face au comportement de l’une des leurs, qui se met à apprécier l’eau et à détester la viande crue. De l’autre, la réaction d’une famille bourgeoise qui découvre soudain que la jeune fille gentille et discrète qu’ils connaissaient devient bagarreuse et mange salement. Comme à l’accoutumée, les quiproquos, les rebondissements et les scènes sanguinolentes et gores sont légions, pour un plaisir immédiat. D'autant que dans le dernier cas, ce sont toujours les méchants qui prennent les coups. Côté dessin, Jean-Louis Mourier s’en donne toujours à cœur joie, aussi bien du côté du bestiaire que des décors. Surtout, le dessinateur multiplie les expressions faciales ahuries et désopilante. Bref, avec des humains encore plus stupides que les trolls, ce 17ème opus est très bon…