L'histoire :
Dans ce monde médiéval fantastique, un maléfice a permis au roi Hochwald 1er d’emprisonner la mort derrière un miroir. Zorn et Dirna, des enfants jumeaux dotés de l’unique pouvoir de « tuer », apparaissent alors comme de véritables messies dans cet enfer ! Car le monde est peuplé, d’un côté de zombis putréfiés et rapiécés, et de l’autre de tueurs qui emmagasinent les âmes de leurs victimes derrière leur propre esprit. Après des aventures mouvementées, les deux enfants ont pourtant retrouvé une structure familiale stable, à une exception près : l’âme de leur maman commande le corps d’un barbare de 120 Kg, auparavant employé à couper des têtes à la chaîne. Leur papa, l’ancien chasseur de prime Seldnör, a néanmoins mis tout son petit monde en sûreté, dans son paisible cottage. Au bord de cette rivière bucolique, ils pensent avoir trouvé un répit durable. C’est alors que « la meute » aux ordres du cruellisîme Dauphin, et commandée par la mercenaire Kerozinn, trouve leur repère. L’ignoble despote veut en effet s’approprier le pouvoir de mort des jumeaux, en emprisonnant leurs deux âmes dans son corps. L’objectif est bien sûr de s’emparer du trône occupé par son père le roi, pourvu d’une jeunesse immortelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui n’a jamais rêvé d’être immortel ? Pourtant, vue par la lorgnette de Jean-David Morvan, l’immortalité véhicule quelques aléas pas forcément sympatoches. Par exemple, être immortel avec les 4 membres sectionnés ou un buste tranché du sourcil jusqu’au nombril, ça fait mal… longtemps. Sur ce vaste sujet, qui peut paraître curieux de prime abord, et qui bénéficie pourtant d’un traitement intelligemment léger, JDM poursuit les aventures de ses jumeaux avec un entrain qui ne faiblit pas et des idées toujours renouvelées. Evidemment, ceux qu’une grosse giclée de viscères répugne, vont refermer l’ouvrage dès que le cheval au galop aura été tranché en deux, horizontalement (une scène mémorable pour les autres !). Ils passeront à côté d’une série plein de finesse, qui aborde tout un tas de questions existentielles loin d’être absurdes, et de thématiques fortes (la famille). Une prouesse. Une nouvelle fois, Bruno Bessadi a beaucoup de mérites de fournir un dessin aussi détaillé et soigné, inscrit dans un découpage très dense. Lui non plus n’a pas son pareil pour alternant le macabre gore et l’humour cynique, le terrifiant et le tendre, au travers d’un style graphique riche en couleurs (merci sieur Lerolle) aux accents de dessin animé. Bref, c’est toujours aussi sympa, Zorn et Dirna ! Pas étonnant que la série, prévue initialement pour couvrir 4 tomes, soit aujourd’hui annoncée en 6 volumes.