L'histoire :
Un jour, un roi qui avait peur de mourir est parvenu à enfermer la mort derrière un miroir magique. Dès lors, la vie de ses sujets est devenue un calvaire. Car si la mort est vaincue, le vieillissement continue de détériorer les corps et les gens pourrissent sur pied ! Le monde est ainsi habité par quantités de zombies putréfiés que l’on envoie pour raison d’hygiène aux laminoirs pour se faire couper la tête. Car une fois l’axe cerveau-cœur tranché, l’âme se débarrasse de son enveloppe charnelle pour rejoindre celle de son bourreau. Les bourreaux peuvent ainsi contenir des multitudes d’âmes, donnant lieu à de graves attitudes schizophrènes. Les éxécutions à la chaîne dans les laminoirs sont donc réservées aux criminels de la pire engeance. Dans ce monde horrible vivent Zorn et Dirna, deux jumeaux de 6 ans. Une fois réunis, ils ont l’extraordinaire pouvoir de donner la mort par simple contact. Dans ce monde où la mort sauve le peuple en le libérant, ils sont la proie de bien des convoitises. Dirna est en fuite avec un ancien bourreau des laminoirs, un barbare de 120 Kg en dreadlocks, dans le cerveau duquel est enfermé l’âme de sa maman. Zorn, quant à lui, fait route en compagnie de Seldnör, un équarrisseur spécialisé dans le recyclage des zombis, qui s’avère être… son papa.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Partant du postulat que la mort est la peur ultime des êtres vivants, Jean-David Morvan a imaginé un monde dans lequel cette dernière a été vaincue. Comme à son habitude, JDM exploite son idée originale par toutes les ficelles possibles. D’un côté, les conséquences de ce contexte sont pires que tout : le monde est habité par une multitude de zombis à la recherche de la paix éternelle. D’un autre côté, pouvoir découper les gens en rondelles sans les tuer donne lieu à bien des situations gores et cocasses. Enfin, quel étrange destin pour deux êtres innocents que celui de pouvoir distribuer une mort salutaire comme un jeu d’enfant. Ces éléments reliés de façon cohérente donnent lieu à un scénario à la fois ingénieux, drôle, sanguinolent, et carrément prenant ! Le traitement candide de l’ensemble fait supporter les décapitations, zombis putréfiés et autres sectionnements de membres divers. Le dessin en binôme de Bruno Bessadi et Vincent Trannoy, fourmillant de détails, ainsi que la colorisation de Christian Lerolle (l’un des Colors Twins) s’inscrit dans un découpage ahurissant. Une fois de plus dans une BD de JDM, il n’y a pas la moindre place de perdue.