L'histoire :
En 1984, Riad a 6 ans et il est reparti vivre en Syrie avec ses parents et son petit-frère. Il joue toute la journée mais, bientôt, l'école va commencer ! Le stress empêche le petit garçon de fermer l'œil de toute la nuit. Son père l'emmène ensuite acheter une blouse et un cartable. Riad avoue alors à son père avoir peur de se rendre à l'école, car ses cousins Mohamed et Waël ont promis de le tuer pour avoir été absent l'an passé à l'école. Son papa lui donne alors des feuilles avec l'entête de l'Université et des crayons pour dissuader quiconque de le frapper. C'est le jour de la rentrée ! Ne sachant pas vraiment où se trouve l'école, Riad est accompagné par son père. En arrivant en classe, tous les élèves sont déjà installés sur les bancs. Il n'y a que des petits garçons qui portent la collerette et le béret de patriote, des choses que son père n'a pas voulu acheter, pensant que c'était facultatif. Heureusement pour Riad, deux petits garçons lui font de la place. La maîtresse étant très sévère, personne ne parle sous peine de se prendre des coups de bâtons. A la récréation, Riad devient ami avec ses voisins de banc : Saleem et Omar. Finalement, l'école se passe mieux que prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus de L'arabe du futur a reçu un accueil très positif de la part des lecteurs mais aussi des professionnels du 9ème art. Cette autobiographie de Riad Sattouf a en effet reçu la consécration au début de l'année 2015 en remportant le Grand Prix du festival d'Angoulême. Dire que ce second tome était attendu par les fans est donc un euphémisme. Les souvenirs évoqués par Riad Sattouf sont plus nombreux sur cet album qui balaie les années 1984 et 1985, entre regard bienveillant et critique sur sa propre enfance. Les différentes scènes présentées par l'auteur nous dévoilent les nombreuses contradictions d'une société syrienne croyant être à la pointe du progrès ou de la démocratie. L'exemple de la maîtresse invitant les enfants à rappeler à leurs parents de voter pour Hafez El-Assad est particulièrement évocateur. Plutôt que de parler de dictature, elle parle de démocratie et de modestie, avec une élection remportée avec 100% des voix ! Bien évidemment, la lecture proposée par Sattouf pose ici et là les éléments d'une réflexion redevenue actuelle... Et comme souvent avec l'auteur, cela est bien fait. L'humour est très présent et l'on ressent presque le regard attendri de l'artiste sur son passé. Pour autant, il n'omet pas de mentionner des actes barbares, comme l'assassinat d'une de ses cousines tombée enceinte hors mariage. Le ton est donc plus dur parfois. Sattouf évoque ces choses sans faux-semblants à travers la naïveté des réactions qu'il avait, enfant. L'opposition entre une société paysanne et pauvre se confronte à celle presque opulente de la Bretagne. On commence aussi à sentir poindre certaines discordances entre sa famille et la société syrienne qui l'entoure, l'exaspération de sa mère, etc. Certes, la surprise liée au premier opus n'est plus là, mais l'artiste parvient néanmoins à nous intéresser à son enfance et aux faits qui l'ont marqué grâce à son humour irrésistible. A noter que, dans le prochain volet, l'auteur va revisiter en partie l'un de ses premiers albums, indisponible depuis : ma circoncision.