L'histoire :
Il y a fort longtemps, la forêt était sombre et impénétrable. On savait que bien des mystères vivaient là, nimbés dans les ténèbres. On les craignait, on les redoutait, on évitait de trop s’en approcher, de peur qu’ils ne nous dévorent. Personne ne les avait jamais vus, mais puisqu’on imaginait qu’ils étaient partout, tout le monde vivait dans la méfiance et la peur. Pour se protéger, certains construisirent des forteresses protégées par d’immenses remparts ; d’autres recourraient à l’art pour transmettre le respect dû à ces entités qui nous dominaient et nous régissaient : les conteurs décrivaient, les artistes peignaient les multiples maux qui affligeaient le peuple. On espérait secrètement qu’un jour, quelque chose ou quelqu’un parvienne à libérer l’humanité de ces horribles mystères, car chaque jour, des choses qu’on ne pouvait expliquer se produisaient. Désespéré, le roi finit par réunir ses chevaliers pour les sommer de capturer un mystère. Peut-être en les observant de près, pourrait-on éventer leurs secrets et déjouer leurs pouvoirs ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plus de 30 ans après le dernier strip de la célèbre série Calvin et Hobbes, leur papa américain Bill Watterson nous propose ces curieux Mystères. Il est associé ici à son compatriote, le caricaturiste de presse John Kascht. Ensemble, ils livrent cet étonnant et inattendu « conte » moderne, prophétique, ténébreux, pessimiste, énigmatique, qui n’a strictement rien à voir avec les œuvres qui ont forgé leurs réputations. Il ne s’agit pas précisément d’une bande dessinée, mais plutôt d’un livre illustré. D’ailleurs, on ne connait pas le précisément le procédé technique employé, mais les illustrations ressemble plus à des photos de personnages réalisés en pâte à modelée et/ou en 3D, placés devant des panneaux de décors dessinés ou photo-montés, le tout étant photoshopé pour ajouter des effets de flou, de l’ambiance ténébreuse et ésotérique. A gauche sur les pages carrées, un court et sibyllin texte, en une ou deux phrases. A droite, l’illustration en noir et blanc, dans un contexte médiéval au départ, puis contemporain dès la moitié de l’album… pour finir en un grand tout universel. Ou un grand vide prémonitoire, étant donné la tonalité générale résolument inquiétante et fataliste – et un brin convenue, il faut l'avouer. Tout est foutu, les amis. Prométhée s’est bien fichu de notre poire.