L'histoire :
La seconde guerre mondiale n'a jamais eu lieu. Pourtant, une grande guerre patriotique s'est réellement déroulée et a permis à l'Union Soviétique de faire main basse sur le monde. De nos jours, la sédition existe toujours mais elle est rapidement étouffée. Chaque insurgé est systématiquement éradiqué par le Komandar Bloodshot ou poussé au suicide collectif par les manipulations mentales du camarade Peter Stanchek ! Ce ne sont pas les seuls dangers qui menacent la mère patrie : le monde des morts et ses immondes créatures tentent des incursions dans notre univers pour déstabiliser le système. Fort heureusement, Aric, fils de la révolution, veille au grain et grâce à un bâton de contrôle généré par son armure, il a réussi à soumettre le Shadowman et a en faire son esclave ! Ainsi, même les périls mystiques ne peuvent rien contre l'Union et son mode de vie. C'est en tout cas ce que mentionne le rapport de agent du politburo Colin King. Seulement, ce dernier se souvient ! Il se remémore qu'il est Ninjak et que le monde n'est pas ce qu'il devrait être. Des années à infiltrer les strates de l'oligarchie soviétique afin de pouvoir comprendre pourquoi l'Histoire ne tourne pas rond. Aujourd'hui il a une certitude : tout ça a un lien avec un patient actuellement interné dans un asile d'aliéné. Ce malade s'appelle Abram Adams, nommé aussi Divinity.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les récits d'univers parallèles uchroniques et généralement dystopiques pullulent dans le monde du comics. Pour Autant, tous ne sont pas forcément intéressants. Ce troisième tome de Divinity, baptisé Stalineverse est loin de figurer parmi les plus mauvais, c'est même tout le contraire. Nous avons affaire à une histoire fort bien menée avec son lot de surprise et d'originalité sans que cela sorte des canons de l'univers Valiant. Bien sûr, il y a des éléments classiques des « elseworlds », à savoir des héros que l'on retrouve dans des rôles bien différents de ceux habituels. Matt Kindt, le scénariste, a opté pour une ambiance oppressive avec cette dictature mondiale. La paranoïa issue de l'omniprésence de la police politique est particulièrement bien rendue et installe un sentiment de malaise qui rend le récit encore plus intense. Ajoutons à cela la touche de violence crue propre à l'univers Valiant et nous avons un ensemble solide et cohérent en terme d'action et de narration. Matt Kindt nous offre donc une série bien construite et assez surprenante même si l'on n'échappe pas à certains poncifs du genre. L'édition de Bliss Comics a la bonne idée de rassembler l'intégralité de la série mais aussi les tie-ins de Bloodshot, Shadowman, X-O Manowar et autres, chapeautés entre autre par Jeff Lemire ou encore Joe Harris. Au dessin, Trevor Hairsine s'occupe de l'histoire principale et fait preuve de son habituel talent sur un univers et des personnages qu'il maîtrise parfaitement. Capable à la fois de scènes d'action impressionnantes mais aussi de situations intimistes, ses réalisations servent parfaitement l'histoire. En plus, sur les séries secondaires Clayton Crain ou Cafu sont à la manœuvre. Divinity III est un excellent album ! Pour la mère patrie Tovaritch !
