L'histoire :
1972. Jake « La Grogne » Brown n'est pas encore le patron boiteux de l'Undertow. C’est encore un cogneur qui envoie ses adversaires au tapis. Treize combats, treize victoires, dont huit par KO. Mais celle qui le met KO d’amour, c’est Danica. Le problème, c’est qu’elle sort avec son meilleur ami (avec lequel il a été élevé), Sebastian Hyde. Détail qui a son importance, le père de Sebastian est un mafieux notoire et il s’apprête à passer le relais à son fils. Quand il apprend que celui-ci fréquente Danica, une noire, il n’est pas très content et le fait savoir…
Teegar Lawless, père de Tracy, débarque du Vietnam, perturbé par cette putain de guerre. Il retrouve sa femme et ses deux gosses. Avant de partir, il avait contracté une dette et pendant son absence, le compteur tournait. Aujourd’hui, il doit pas moins de 15 000 dollars. Pour s’acquitter de cette somme, il prend une arme et fait des coups à quelques centaines de dollars. Jusqu’au jour où…
Danica ne peut pas se passer de la dope qu’elle s’envoie dans les veines. Elle ne rêve que d’amour. Mais elle ne frappe pas à la bonne porte, plutôt à la mauvaise. Et c’est là que les emmerdes commencent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, Criminal s’inscrit comme une référence en matière de comics à la sauce polar. En comparatif BD franco-belge, on peut citer également les excellents Du plomb dans la tête, ou Berceuse assassine. Après les deux précédents albums exécutés de main de maître, le duo Ed Brubaker (Sleeper) et Sean Phillips (7 psychopathes) distille dans ce 3e opus un suspens à couper le souffle. Au menu : sexe, règlements de compte, lieux interlopes, gourgandines à la mords-moi-le-nœud, petites frappes de bas-étages… Les protagonistes sont des gueules (au sens noble du terme) comme on en fait plus, des caractères bien trempés, animés par une rancœur profonde, une amertume sous-jacente, de la violence à fleur de peau. Ils savent très bien qu’ils n’arriveront pas à échapper à leur destinée, toute tracée comme une route américaine. Tout le monde le sait, dans le Milieu : quand on franchit la ligne blanche, on finit toujours entre quatre planches. C’est inéluctable. La vraie bonne idée de Morts en sursis, est de revenir à la manière d’un récit choral, à travers 3 récits courts reliés les uns aux autres, sur le passé de personnages apparus dans les précédents tomes (Jake La Grogne ; le père de Tracy Lawless, Teeg…). On en redemande… et plutôt deux fois qu’une !
