L'histoire :
Nick Andros a quitté Shoyo pour se rendre dans le Nebraska. Là-bas, il espère trouver la grand-mère Abigail qui occupe ses rêves. Traversant la ville de May dans l’Oklahoma, le sourd et muet chute de son vélo, surpris par un jeune garçon allongé sur un trottoir. Pour communiquer, cela s’annonce compliqué puisque son vis-à-vis, Tom Cullen, est attardé et illettré. Après quelques minutes, les deux hommes finissent par se comprendre et Nick peut désormais compter sur un nouveau partenaire de route. Prenant chacun un vélo, ils reprenne la route. Mais alors que le temps est au beau fixe, celui-ci change complètement. Une gigantesque tornade s’approche à grande vitesse vers eux. Apercevant une ferme, ils se précipitent vers elle et descendent dans la cave. En se retournant pour jeter un dernier regard, Nick entrevoit un visage, celui de Randall Flagg, au cœur des nuages. Nick et Tom s’enferment et constatent, dans l’obscurité, qu’une odeur nauséabonde leur monte au nez. Des cadavres sont en bas. Sans en être certain, le sourd et muet prend peur. Il a l’impression que quelqu’un s’approche d’eux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les terribles effets du Fléau et l’introduction des premiers personnages, l’adaptation du roman de Stephen King se poursuit avec des personnages tourmentés par leurs rêves. A travers ceux-ci, ils aperçoivent tous une grand-mère les invitant à la rejoindre dans le Nebraska, bien moins effrayante que l'ombre satanique et fantomatique de Randall Flagg. Comme s'il s'agissait d'un point de mire, certains comme Nick Andros choisissent de s'y rendre ; d’autres sont plus réfractaires. Comme dans le roman, les incidences fantastiques commencent donc vraiment à pointer le bout de leur nez et succèdent à l'aspect thriller horrifique des débuts. Roberto Aguirre-Sacasa, qui a la lourde tâche de transposer le roman fleuve de King, s’en sort parfaitement. Il fait monter progressivement la tension et surtout laisse entrevoir de nouvelles pistes narratives. Bien plus digeste que La tour sombre et moins balourde que Do androids dream of electric sheep, Le fléau est particulièrement soigné. Certains dialogues sont même transposés à l’identique, en parallèle de gros efforts pour adapter l’œuvre littéraire au 9e art. Mike Perkins illustre la série d’un trait réaliste vraiment sublime et – chose rare dans les comics – il assure crayonné et encrage lui-même. Ses planches sont détaillées, ses personnages fignolés et les décors toujours très présents. Laura Martin participe d’ailleurs fortement à cette réussite en sélectionnant à chaque fois des couleurs ad hoc. Si vous ne vous êtes pas encore lancés dans la lecture de ce Fléau et que vous êtes fan de fantastique, vous faites une erreur fatale…