L'histoire :
Augustus n'est pas n'importe qui. Il est le fils de Conrad Paulson, connu de toute la pègre sous le surnom de Redmond, le voleur le plus talentueux qui ait jamais existé. En grandissant, Augustus a voulu impressionner son paternel mais le plan qu'il avait préparé la conduit derrière les barreaux. Grâce aux relations de son père, il est sorti mais les membres du cartel avec qui il avait fricoté lui demande à présent à être remboursés. Augustus a beau chercher, il ne dispose pas de la petite fortune qu'on lui réclame et le kidnapping d'Emma, sa petite amie, ne le rassure pas vraiment. Les méthodes du cartel ne sont pas réputées pour leur finesse, mais plutôt pour le sang versé. Augustus reçoit en plus une sévère correction et s'entend proposer un marché. En échange d'une mission réalisée par son père, Emma serait libérée. Avec les fédéraux qui surveillent ses faits et gestes, pas sûr que Conrad soit ravi de revenir aux affaires si vite après son dernier coup d'éclat...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que se soit avec les zombies ou avec les super héros, Robert Kirkman a su faire mouche à chaque fois. Après le survival de Walking Dead et les super héros d'Invincible, il s'est essayé à un genre totalement différent avec Le maître voleur : le polar. Avec des influences cinématographiques assumées, Kirkman a livré, en compagnie de Nick Spencer, un premier volet d'une efficacité redoutable. L'attente concernant sa suite était forcément grande et les amateurs du genre ne seront pas déçus. Cette fois-ci, Kirkman collabore avec une autre valeur montante des comics : James Asmus. Ce dernier nous avait ravi dernièrement pour avoir travaillé avec Ed Brubaker sur une saga remarquable de Captain America et Bucky. Dans cette suite, nous retrouvons donc le casting établi précédemment avec un Conrad obligé d’œuvrer pour sortir son fils des griffes du cartel. Le côté méticuleux du pater lui avait permis d'établir un plan parfait dans le premier opus, cette fois il doit s'adapter à la fougue d'un fils plus prompte à jouer du flingue qu'à faire fonctionner son cerveau. Ce nouveau postulat amène des séquences ingénieuses et qui maintiennent notre intérêt jusqu'au terme de l'album. En plus le dessinateur Shawn Martinbrough répond toujours présent. Son style pourrait se décrire comme un mélange de celui Sean Phillips et de Darwyn Cooke, qui ne sont pas les premiers venus. Sa gestion des ombres et ses cadrages d'une grande lisibilité complètent un divertissement racé et passionnant. Gageons que le troisième opus (co-écrit avec Andy Diggle l'auteur des Losers !) et que la future adaptation télévisuelle du Maître voleur vont finir d'installer la série dans le cœur des amateurs du genre. La classe !