L'histoire :
Conrad Paulson alias, Redmond, est un voleur, mais pas n'importe lequel : le meilleur. Ses exploits lui ont apporté le respect de ses commanditaires et de ses pairs. Après plusieurs années à œuvrer dans le grand banditisme, Conrad arrête. Il souhaite reconquérir son ex femme et lui annonce qu'il ne se lancera pas dans le plan le plus ambitieux sur lequel il travaillait depuis longtemps : l'affaire de Venise. Conrad reçoit de temps à autre la visite d'Elizabeth, une inspectrice du FBI. Celle-ci essaie de piéger cette légende du crime mais le manque de preuves à son encontre l'en a toujours empêché. Cette femme ambitieuse saisit une opportunité inattendue. Augustus, le fils de Conrad, s'est fait pincer pour un nouveau larcins. S'il partage avec son père certaines similitudes physiques, il n'a guère son talent. Conrad va devoir trouver un moyen de sortir sa progéniture de là mais comment faire ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Robert Kirkman a beau être un des scénaristes du moment aux USA, il trouve tout de même le temps de lancer de nouveaux projets comme Le maître voleur. Co-écrit avec Nick Spencer, ce polar rappellera les meilleurs du genre. L'histoire se focalise autour de Conrad Paulson, connu dans la profession sous le pseudo de Redmond, un as du crime qui choisit de prendre sa retraite. Bien sûr, les aléas font qu'il va devoir resservir le couvert. Les scénaristes ont l'intelligence d'installer le récit progressivement, on comprend les motivations initiales du héros mais aussi pourquoi il change d'avis. La narration est habile et nous emmène jusqu'au terme de l'album sans que l'on ne voie le temps passer. Le casting de personnages secondaires est crédible et certains mêmes sont assez charismatiques (Célia, Elizabeth). L'histoire se présente à la façon d'un puzzle dont vous n'obtiendrez la dernière pièce qu'à l'ultime page. Bien évidemment, on pensera à la série récente des Ocean's (11,12 et 13) et les auteurs se sont d'ailleurs permis un petit clin d’œil plaisant aux longs métrages. Shawn Martinbrough illustre avec un vrai talent les 7 épisodes de ce Maître voleur. Le soin apporté au visage et à la composition des pages est appréciable. On notera cependant quelques cases où les protagonistes sont un peu rigides, mais rien de grave. Efficace, cohérent et très plaisant, ce premier opus du Maître voleur est fortement conseillé aux amateurs de polar, y compris ceux qui ne lisent pas de comics habituellement.