L'histoire :
Conrad Paulson est connu de toutes les pègres comme étant le plus grand braqueur du monde. On l'appelle Redmond. Associé à sa femme Célia, il dort sur une fortune mais tous deux décident de repartir sur un dernier coup. Et pour cause : il y a 100 millions de dollars à la clé ! Le coup en question est monté par deux frères russes, les Zoubov, qui veulent mettre la main sur un programme informatique que détient un général en retraite de leur pays, Anatoli Gourev. L'affaire s'avère extrêmement compliquée puisque la cible et surtout le programme à ramener, sont retranchés dans un abri anti-atomique qu'il s'est approprié. De plus, Redmond, après avoir accepté, est mis au courant qu'il sera en concurrence avec deux cadors du braquage, et les trois se connaissent particulièrement bien. Redmond est piqué à vif et il est déterminé à faire le show mais ce qu'il n'a pas vu venir, c'est que c'était un coup monté et il termine sa carrière avec une balle dans la tête... A moins que cela soit une mise en scène faisant partie du piège qu'on lui a tendu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série du personnage sorti tout droit de l'imagination de Robert Kirkman continue et le moins qu'on puisse dire, c'est que Brett Lewis s'en sort sacrément bien maintenant qu'il est seul à l'écriture. Alors certes, tout est cousu de fil blanc, mais c'est cette fois-ci un point fort car le polar obéit souvent à cette règle d'or : on sait très bien ce qui va se produire mais tout le plaisir tient dans la narration. Le scénariste s'en donne ici à cœur-joie : les flashbacks sont incessants, ils sont même l'axe principal qui découpe toutes les actions et amènent donc a posteriori un éclairage sur les pièges que Redmond tend à ses anciens bourreaux. Les scènes d'action sont particulièrement spectaculaires et le lecteur va voyager, de la Sibérie jusqu'en Égypte, en passant par une Suisse souvent évoquée pour ses capacités à blanchir l'argent. Le tout se situe sous fond de braquage de serveurs, de traçage à coup de satellites et de hi tek, la clé étant ce programme informatique nommé «La ruée vers l'or», susceptible de causer un krach boursier mondial. Un seul bémol cependant : la narration s'avère un brin répétitive dans son mécanisme. En effet, chaque opération est d'abord méticuleusement exposée à travers un flot de dialogues vraiment abondants, avant que l'action prenne sa place (et là, ça pète dans tous les sens). On retrouve ce schéma trois fois consécutivement donc ça fait quand même un peu-beaucoup... Heureusement, ce petit point noir est effacé par la beauté du visuel. Shawn Martinbrough envoie des planches d'une redoutable efficacité et il est arrivé à camper un personnage digne du body langage de James Bond. Froid, déterminé et intelligent, ce Maître Voleur vaut carrément le détour.