L'histoire :
Nathan Cole était un chercheur pacifique. Il a mis au point une machine qui a permis l'accès à une autre planète, dans un autre univers : Oblivion. Croyant que ce monde serait meilleur que le nôtre, il a pratiqué la transférance, nom qu'il a donné au voyage, auprès de centaines de milliers d'habitants de Philadelphie. Mais en réalité, la transférance est le produit de l'énergie catalysée par sa machine et la planète en question s'est avérée bien plus hostile qu'il ne pouvait le penser les premiers jours de son séjour. Cette énergie relie désormais les deux mondes, et tout comme des humains ont pu transférer, des aliens ont eu accès à la Terre. Nathan, après avoir rejoint son monde natal, a payé le prix de ses erreurs en purgeant trois ans de prison. Mais les progrès scientifiques qu'il a permis, le fait qu'il se soit amendé, lui ont permis de reprendre sa liberté et de continuer ses recherches, cette fois-ci étroitement encadrées par l'Armée et le Pentagone. Le problème, c'est que les Sans-Visage, nom qu'on donne aux aliens d'Oblivion du fait de leur étrange apparence, sont divisés. Leur planète est en proie à la prolifération de formes de vie qui les menacent et ils envisagent sérieusement d'envahir la Terre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant dernier tome de la série et si celle-ci a démarrée fort, puis a connu quelques longueurs, l'intensité est de retour pour ce début de la fin. En effet, Robert Kirkman a le mérite de démontrer, une fois de plus, qu'il construit des récits cohérents. Avec cette histoire de perméabilité entre la Terre et une planète alien, il joue aussi avec la symbolique d'écosystèmes dégradés et s'il exploite un thème classique de la SF, la recherche de nouvelles ressources sur d'autres astres, il joue en même temps sur celui de l'invasion ET. Aussi, on ne peut s'empêcher de penser qu'il rend une sorte d'hommage à HG Welles et sa terrifiante (à l'époque) Guerre des Mondes. C'est aussi une sorte de puzzle que le scénariste assemble dans ces épisodes #25 à #30, car la structure narrative s'appuie sur des flasback et flasforword qui s'inscrivent sur une temporalité de trois années. Ajoutez un chassé-croisé sur les deux planètes que se livrent involontairement les deux frères héros du récit et on a aussi une histoire familiale, où le drame et l'amour sont au centre. Un motif très cher à Kirkman et qu'on retrouve pour ainsi dire dans toutes ses histoires. Bien sûr, l'action n'est pas en reste et le spectacle est assuré par les dessins anguleux de Lorenzo De Lorenzi et les couleurs vraiment réussies d'Anissa Leoni (qui signe par ailleurs à elle toute seule un interlude). Bref, un album agréable !