L'histoire :
Au regard des dernières catastrophes liées à l’Apocalypse avortée, la destruction du manoir serait presque anecdotique. Vivant désormais sous les restes calcinés de leur ancienne habitation, Spaceboy passe son temps avachi devant la télé, en mangeant des cookies, alors que Rumeur s’occupe de Viole Blanche, celle par qui les dégâts sont venus. Amnésique, cette dernière est placée devant les différentes actualités mentionnant la catastrophe… Kraken, quant à lui, fait régner la loi dans les bas-fonds, tout en cherchant l’un de ses frères, Numéro 5. Ce dernier est en fait en train de parier aux courses, mais ses choix se révèlent tout sauf fructueux. Alors qu’il s’apprête à prendre sa voiture, il est tenu en joue par plus d’une centaine de types costumés. Absolument pas effrayé, Numéro 5 élimine chaque adversaire en multipliant les cabrioles. L’un d’entre eux a juste le temps de faire appel à ses supérieurs et demande l’arrivée de Cha Cha et Hazel. Ces deux là sont des tueurs psychotiques portant des masques enfantins, mais maniant l’art de la torture avec un talent certain. En entendant cela, Numéro 5 prend peur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Umbrella Academy est une série des plus atypiques, de celle qui réussissent à divertir le lecteur avec un scénario touffu et parfaitement en place. Après les catastrophes entrevues dans le premier tome, le scénariste Gerard Way (qui, pour rappel, est chanteur, compositeur et illustrateur du groupe My Chemical Romance), avait du pain sur la planche pour réunir de nouveau cette famille recomposée et meurtrie par le décès de certains de leur proche. Certains personnages sont devenus dépressif : Spaceboy en tête, passe plus de temps à manger des cochoncetés sur le canapé qu’à diriger le groupe. L’histoire se recentre aussi autour de Numéro 5 et quelques uns de ses secrets sont dévoilés. Se jouant de faits historiques, Gerard Way manipule le lecteur en multipliant volontairement les ellipses et ce, dans un schéma où l’on retrouve la destruction de la terre, des personnages ayant dépassé la crise de nerfs, un humour acéré et un rythme effréné. Mention spéciale aux deux nouveaux méchants, Hazel et Cha Cha, qui marqueront les esprits, à n’en point douter. Les dessins du brésilien Gabriel Ba sont toujours aussi réussis. Son trait réussit à synthétiser celui de Mike Mignola et d’Eduardo Risso, avec panache. Encore un bon tome pour Umbrella Academy (qui poursuit sa route hors norme dans le monde des comics, avec son scénario barré,mais totalement maîtrisé) et une empreinte graphique séduisante. A découvrir.