L'histoire :
Il est 7h32 et Klaus, le N°4 de la Umbrella Academy commence d'une drôle de façon sa journée. Il est au pied du Manoir de Sir Reginald Hargreeves, qui mène d'une main de fer l'Académie et qui se considère comme le père de tous les enfants accueillis. Seulement pour Klaus, s'il est en bas des escaliers, ce n'est pas pour accéder au manoir, mais parce qu'il vient de se faire virer par son «père». Le docteur Hargreeves considère en effet que Klaus est devenu un délinquant et qu'il a nui une fois de trop aux intérêts de la famille. Son manque d'implication, ses écarts sur le terrain et sa toxicomanie galopante font de lui un handicap. Sans compter le nombre de spectres qui vont et viennent dans sa chambre et constituent un risque pour l'Académie. Il faut dire que Klaus, depuis son plus jeune âge a développé la capacité à faire s'incarner l'esprit des morts. Et comme c'est difficile à supporter, il abuse de toutes les substances possibles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gerard Way et Shaun Simon sont amis. Cela remonte au temps où ils étaient tous deux musiciens pro dans des groupes. Le premier avait déjà écrit le scénario de ce qui deviendrait la Umbrella Academy quand le second, avant même qu'une page ne soit publiée, en avait connaissance et devenait aussitôt fan. Alors il faut croire que le concepteur de la série-mère a fait plaisir à son ami, avec ce spin-off consacré à Klaus, un personnage fort qui a la faculté de communiquer avec les morts, plus encore, de les incarner et qui se dope constamment (personnage qui crève l'écran également dans la série télé). Si l'histoire de cet album repose sur une intrigue simple, elle met du temps à s'installer. Jusqu'au chapitre trois, la moitié de la mini-série, le rythme est lent et ça a du mal à décoller. Puis les auteurs se plaisent à avoir recours à l'absurde, la dernière partie frisant même le surréalisme,avec des plans d'actions qui varient en fonction de ceux sur lesquels se rend Klaus, à l'instar du Vide, lieu qui pourrait être une allégorie du Purgatoire... Ce qui fait que sans être géniale, cette histoire contient aussi des passages bien délirants. Côté dessin, le travail de Ian Culbard souffre aussi d'une certaine forme d'inconstance. Les visages sont souvent hideux, les couleurs volontairement flashy n'arrangent pas non plus l'ensemble. Heureusement il propose aussi d'autres planches bien mieux élaborées. On reste donc assez partagé avec ce spin-off : pas vraiment super, pas non plus mauvais. A réserver à ceux qui sont fans absolus. Pour les autres, ce sera une toute petite porte d'entrée sur la série...