L'histoire :
150 ans avant les évènements auxquels Lady Mechanika va être confrontée, dans la future vallée de Mexico, au sein de la cité d'Anahuac, une tribu fut massacrée par un monstre entouré de créatures tellement rapides que les victimes ont eu à peine le temps de les apercevoir avant d'être littéralement découpées en pièces. Un siècle et demie après, donc, la jeune femme reconnaissable à ses yeux rouges accepte de quitter l'Angleterre pour se rendre à Paso de Calvitero, en Espagne. Lady Mechanika a en effet reçu de la femme du baron une demande d'aide qui entre dans le champ de ses compéténces, puisque le jeune et unique fils de la famille est désormais dans le coma, après avoir, semble-t-il été possédé par une entité démoniaque. Sur place, la première des choses qu'elle découvre est qu'un prêtre a pratiqué sur ce garçon un exorcisme aux méthodes peu orthodoxes, puisqu'il lui a administré des chocs électriques ! Autant dire que ce n'est pas la dernière surprise que Lady Mechanika va rencontrer en terre ibérique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de comics connaissent bien Joe Benitez. Au milieu des 90, il se distingue chez Top Cow avec Cyber Force puis en prenant la relève de Marc Sivestri sur The Darkness. Depuis, il a roulé sa bosse chez DC notamment, avant de prendre son envol et devenir son propre éditeur, justement avec Lady Mechanika, une série qui a plus de 20 ans. Cela vous classe directement le bonhomme. Et si vous n'êtes jamais tombé auparavant sur une de ses œuvres, ce qui s'imposera d'emblée à vous est son style graphique percutant et à la fois esthétique. Certes, pour ce volume, il s'entoure d'autres dessinateurs, Martin Montiel, un vieux complice de l'époque Darkness et Brian Ching, qui a bossé chez Dark Horse et Marvel, mais le rendu est parfaitement homogène. En résumé, la charte graphique de la série ne bouge pas d'un poil et c'est d'ailleurs l'esthétique qui explique son succès au long terme. Entre Fantastique et Steam Punk, Lady Mechanika est dotée de beaux atouts, mais la série n'est pas que visuelle. En effet, le mystère et l'action sont ses deux autres fers de lance, qu'on retrouve logiquement tout au long des 130 et quelques pages de Sangre. Sans tout vous révéler de cette histoire également coécrite (avec Marcia et Michaelheisler Chen, les producteurs de ces épisodes), on retrouvera des divinités ancestrales en quête de vengeance, des buveurs de sang, mais aussi une belle métaphore des différences. En l’occurrence de la difficulté à ce que l'homosexualité soit acceptée. Voici donc un tome qui offre son lot d'aventures, en s'appuyant sur une écriture dense, mais qui n'alourdit jamais le rythme de lecture, ainsi qu'un propos intelligent. De la bonne came, en un mot !