L'histoire :
Le quotidien de Clint Barton n'est pas toujours très facile. Il y a bien évidemment son travail de super héros au sein des Avengers, même s'il n'a pas de pouvoir spécial ni de force surhumaine. Hawkeye aime aussi, dans le privé, passer un peu de temps avec ses voisins, des gens normaux qui vivent un immeuble qu'il a récemment débarrassé d'un propriétaire véreux. Le souci est que ce dernier est ami avec des types armés de battes de baseball et portant tous des joggings. Cette bande est d'ailleurs parvenue à capturer l'Avenger et à lui passer la consigne d'être discret de les laisser agir à leur guise, car eux-mêmes obéissent à un employeur encore plus dangereux. Libéré, Clint rentre chez lui, ses amis sont menacés s'il se conduit mal. Durant deux jours, il s'interroge sur les choix à faire et finit par prendre celui qui s'impose : il ne peut laisser ses proches être en danger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Matt Fraction est un des scénaristes à la mode ces dernières années chez Marvel. L'éditeur américain a confié à l'auteur des séries prestigieuses comme Iron Man ou Fantastic Four et même un crossover, Fear Itself. Souvent, le résultat a été irrégulier et n'a guère attiré les louanges des lecteurs, dont il s'est parfoisoctroyé les foudres. C'est presque sans rien attendre du premier tome d'Hawkeye que la surprise est venue. Dynamique, ingénieuse et addictive, cette mise en bouche a su combler un public large et exigeant. Avec cette suite, Matt Fraction ne déçoit pas. Certes, il s'essaie à des procédés narratifs parfois moins immédiats, comme un récit éclaté temporellement, mais avec une vraie qualité. L'histoire ne manque pas d'humour et fourmille d'allusions au Marvelverse. La lecture est toujours agréable et le personnage de Clint Barton est attachant. Son côté loser avec la gente féminine est sympathique et la présence des dernières conquêtes du héros est assez croustillante. Matt Fraction montre qu'avec un concept simple, il est capable du meilleur, surtout lorsqu'il est accompagné d'un artiste aussi imaginatif que David Aja. L'espagnol officie sur 4 des 6 épisodes et montre une ingéniosité et une inspiration rares. C'est splendide ! Le dernier épisode met en scène le chien de Clint et permet à l'artiste de nous impressionner un peu plus encore, dans un épisode muet où les codes graphiques sont multiples et rappellent dans une certaine mesure des auteurs indés comme Chris Ware. Lorsqu'il n'illustre pas les pages d'Hawkeye, Aja est remplacé par les excellents Steve Lieber, Francesco Francavilla, Jesse Hamm et Annie Wu. Hawkeye est probablement l'une des séries de super héros les plus bandantes (c'est bien pour un arc) de cette année !
