L'histoire :
Ce tome contient les albums
- Spider-Man Noir : Les illusions perdues et Les yeux sans visage : New-York, 1933. Au pied de l'immeuble du Daily Bugle, la police accourt vers le bureau de J.J. Jamseson, le rédacteur en chef. Lorsqu'elle fait irruption dans son bureau, le patron du quotidien est retrouvé mort, alors que Spider-Man tente de quitter les lieux ! Ce mystérieux personnage sévit en ville depuis quelques temps, et nul ne connaît son identité, ni ses motivations...
- Daredevil Noir : Poker Menteur : Hell's Kitchen était un paisible quartier de New-York. Mais la Grande Crise et le crack boursier sont passés par là, ouvrant une voie royale aux trafics et à la grande criminalité. Ici, c'est Wilson Fisk qui fait la Loi. Ce n'est pas pour rien qu'on le surnomme Le Caïd. Matt Murdock, un jeune détective qui est aussi Daredevil, va mener une enquête redoutablement dangereuse, puisqu'elle implique le mystérieux Bullseye et une femme à la beauté sulfureuse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le concept Noir de la collection Marvel offre des récits alternatifs, qui proposent de redéployer les personnages iconiques au milieu d'intrigues policières se déroulant dans les Années Folles, un peu comme Neil Gaiman l'avait fait mais en 1602. Un concept qui a ses fans, pour le regard nouveau qu'il offre, mais aussi ses détracteurs, qui mettront en avant l'intérêt limité de cet exercice de style. Si on ne peut pas dire que tous les albums aient été de francs succès (on pense au X-Men Noir), ceux qui sont ici compilés font partie du haut du panier. Honneur au Tisseur, pour une mini-série en deux parties, qui est l’œuvre d'une équipe européenne. Fabrice Sapolsky et le célèbre David Hine se partagent l'écriture, alors que Carmine Di Giandomenico proposera un visuel typique le l’école italienne. Son élégance et le classicisme de son trait garantissent d'emblée le dépaysement. Il faudra pourtant s'accrocher un peu, car la seconde partie du récit est largement supérieure à la première. En effet, la revisite des pouvoirs de Parker n'offre guère d'intérêt. Si les choses en étaient restées là pour ce Spider-Man Noir, on aurait été bien déçus, mais heureusement le second arc, (Les yeux sans visage) est une belle réussite. La narration gagne en intensité. La focale est mise sur la montée du Nazisme en Europe, alors que la Grande Dépression fait des ravages aux States. La psychologie des personnages s'affine, ainsi que leurs interactions. Bref, on finit sur un sentiment bien plus agréable que celui du début ! Passons maintenant au Daredevil Noir, radicalement différent. Ceux qui apprécient les créations purement américaines trouveront leur compte dans le dessin comme dans la narration. Ici, Matt Murdock n'est plus un avocat, mais un détective. Dont acte. On ne commentera pas ses changements d'origine, qui font un peu partie du cahier des charges. Par contre, son portrait psychologique en surprendra plus d'un. Finies les valeurs héritées de Stan Lee et même de Frank Miller. Oublié le Daredevil sain et équilibré, celui-ci véhicule et inflige une violence incroyable, amplifiée par la précision des dessins de Tomm Coker. Ici, le noir ressemble au sang qui a séché... Bref, pour les amateurs de récits alternatifs, pour ceux qui aiment les polars dans les années 30, pour les fans de Marvel qui ne sont pas trop psychorigides, ce volume vaut bien un petit détour à l'époque d'Al Capone !