L'histoire :
Un soir, alors qu’il sort d’un combat de boxe auquel son père a participé, Matt Murdock assiste au meurtre de son paternel, par un voyou qui les agresse et le laisse aveugle. Orphelin et sans le sou, le petit aveugle multiplie les cascades et devient une véritable attraction. En grandissant, il devient l’assistant d’un détective privé, Foggy Nelson. Tous deux évoluent dans une ville où la loi ne sert que les plus pourris et les plus riches. Matt refuse cet état de fait et gène régulièrement les voyous en intervenant la nuit, masqué sous le costume de DareDevil. Il utilise pour cela les dons qu’il a obtenus en risquant sa vie à chaque instant dans des numéros passés. Pourtant, un jour vient à leur bureau une jeune femme, Eliza, qui les prévient qu’Orville Halloran souhaite faire la guerre à Wilson Fisk, le plus gros parrain de la ville. Matt enquête alors et apprend qu’Orville serait celui qui l’a rendu aveugle et qui a donc tué son père. Néanmoins, cela ne semble pas très clair… D’autant moins qu’un tueur, Bullseye, multiplie les crimes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’éditeur américain Marvel n’a jamais hésité à multiplier les projets originaux pour relancer ses mythiques super héros. Après les avoir envoyé au XVIIe siècle dans Marvel 1602 ou les avoir zombifiés dans Marvel Zombies, le concept Marvel Noir consiste désormais à transposer les justiciers dans une ambiance de polar noir, navigant entre les années 30 et 50. Après deux one-shots assez ratés (Spider-man Noir et X-men Noir), l’espoir autour de ce concept est réapparu avec le classique mais efficace Wolverine Noir. Le personnage phare cette fois choisi par l’éditeur est DareDevil, super héros dont l’univers original semblait en parfaite adéquation avec l’ambiance de polar. Grâce à l’écriture très littéraire d’Alexander Irvine, qui vient du roman de genre, l’histoire est particulièrement efficace : flashbacks bien amenés, destins brisés, mafieux intelligents et rebondissements surprenants. Les aficionados de DareDevil verront également que le destin de Matt Murdock n’est pas exactement le même. Notamment, il n’est pas ici avocat (difficile pour un orphelin de payer des études) mais simple homme de main. Avec un récit parfaitement mené, les dessins de Tomm Coker se devaient d’être au diapason. Le résultat est là aussi très réussi : une colorisation restreinte, un encrage appuyé, l’ambiance des polars transpire des planches. Il va être difficile de faire mieux que ce DareDevil Noir qui montre (enfin) le véritable potentiel de cette nouvelle collection.