L'histoire :
Dans un prison américaine, certains détenus imposent leurs règles. John Constantine est condamné à 35 années d'isolement alors qu'il est innocent. Le jour de son incarcération, les autres prisonniers sont à l'affût. L'un d'eux, Traylor, un grand type baraqué qui utilise des prisonniers comme objets sexuels, se présente à John. Il lui propose de le protéger et lui tend une cigarette. Constantine, en grand fumeur qu'il est, la saisit et l'allume derechef. Traylor lui fait un tour de visite des lieux, lui montre les différents clans en place et termine en lui offrant un paquet de tiges. John n'est pas dupe et quand l'heure du repas est venue, Traylor lui demande le remboursement des cigarettes. Constantine refuse la contrepartie charnelle qu'on lui demande et demande même une autre clope. Les amis de Traylor lui en donnent, imaginant qu'après leur chef, ce sera à leur tour de se servir. La nuit venue, John met ses dons pour la magie en action. Le lendemain, la scène de douches sera douloureuse mais pas pour Constantine...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
John Constantine, le personnage créé par Alan Moore dans Swamp Thing, a connu bien des déboires comme la mort (dans l'excellent récit Dangereuses manies de Garth Ennis) mais jamais il n'avait été emprisonné. Pour son arrivée sur la série, Brian Azzarello marque les lecteurs par un album incroyable. Dès les premières pages, l'ambiance lourde et pesante vous saisit irrémédiablement. Constantine est enfermé au beau milieu d'un enfer carcéral violent et pervers mais sera-il vraiment la victime au milieu de tous ces loups ? Rapidement, les choses changent et l'atmosphère devient plus folle encore. Le lecteur, au cours de la progression de l'album, sent la montée en puissance du récit sans pouvoir s'imaginer. Azzarello est bien connu pour ses polars millimétrés comme 100 Bullets et avec cette prestation sur Hellblazer, il montre de nouvelles facettes de son écriture. Du thriller des premières pages, on passe allégrement à l'horreur et au fantastique. Pour être le premier auteur non britannique sur la série, Azzarello fait très fort. Pour illustrer un scénario aussi puissant, il fallait bien à un dessinateur capable de maintenir un tel niveau et quoi de plus logique que de retrouver le légendaire Richard Corben ici. L’illustrateur de moult comics adultes délivre des planches sublimes de noirceur. L'impression de terreur qui saisit certains prisonniers paraît presque naturelle. Si Constantine manipule la sorcellerie comme personne, Corben a assurément le démon dans ses crayons ! Effrayant, sadique, palpitant, unique, le Hellblazer du duo Azzarello-Corben est une expérience hors normes, une virée dans l'horreur urbaine des prisons. Indispensable au plus haut point si l'on a le cœur bien accroché !
