L'histoire :
Rien ne va plus à Gotham. La ville est coupée du monde depuis que le Sphinx a neutralisé les différentes sources d'énergie. Le milliardaire Bruce Wayne a décidé depuis quelques temps de s'engager auprès des habitants en incarnant le sombre et mystérieux Batman. Celui-ci enquête sur les différents phénomènes qui touchent la ville. Dernièrement des cadavres ont été retrouvés, les corps complètement éclatés par des excroissances osseuses. Batman n'est pas serein car la police de Gotham le traque en permanence. Bruce Wayne ne sait pas vraiment à qui se fier parmi les agents et autres inspecteurs. Le lieutenant James Gordon lui colle un peu trop aux basques et certains souvenirs de son enfance l'empêchent de croire en lui. Bruce se rend au bureau de Lucius Fox, l'expert en technologie travaillant pour Wayne Entreprises. Il souhaite l'interroger sur un ancien collègue du chercheur, un dénommé Helfern. Ce dernier serait le responsable de cette série de meurtres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les sagas se suivent pour Scott Snyder sur la série Batman et les déceptions sont toujours plus nombreuses. Depuis l'arrivée du scénariste sur les aventures du Caped Crusader, les récits alternent les bons moments et d'autres purement anecdotiques. Souhaitant par dessus-tout rendre hommage aux runs mythiques du Dark Knight (et ainsi justifier sa place, diront les mauvaises langues), Scott Snyder multiplie les clins d’œil mais ne parvient pas à offrir aux fans la lecture anthologique qu'ils seraient en droit d'attendre de leur série favorite. Ainsi, en annonçant vouloir revenir sur le passé du héros avec L'an zéro, le risque de se planter était pour le moins immense. Scott Snyder a pris le temps d'installer son histoire sur une douzaine d'épisodes, chose appréciable. La première partie montrait une belle volonté de l'auteur d'éviter toute confusion avec le culte Année Un de Frank Miller et David Mazzucchelli en optant pour un récit d'action. Avec un dessinateur de la trempe de Greg Capullo, on ne peut qu'apprécier. Les scènes de courses ou de combat sont dynamiques et tranchent avec la monotonie de l'écriture proposée par Scott Snyder. L'an zéro a longtemps été mis en avant par le biais de visuels à la "Mad Max" (Batman sur la moto, la couverture de ce volet). On s'attendait forcément à voir le héros évoluer dans un univers hostile, avec une Gotham où la nature aurait repris ses droits. Cela, nous ne le voyons quasiment pas. L'histoire se contente d'enchaîner de façon ultra-classique les ennemis. Son récit traîne souvent (la partie sur Helfern semble interminable) et l'on déplore l'aspect interchangeable des méchants ! Le Sphinx aurait pu être remplacé par le Joker ou n'importe quel autre adversaire sans que cela ne soit vraiment choquant. Les épisodes back-up ne servent strictement à rien. Le contexte imposé qu'est "L'an zéro" ne sert pas vraiment et l'on a souvent l'impression que le scénariste est passé totalement à côté des origines de Batman. On notera quelques petites fulgurances parfois mais celles-ci sont trop rares et diluées pour qu'elles restent dans les mémoires. Il est dommage d'ailleurs que la série soit si importante pour DC Comics que les autres titres aient du à leur tour raconter le passé de leur héros le temps de plusieurs épisodes. Jeff Lemire sur Green Arrow a parfaitement compris l'exercice et s'en est bien mieux sorti que Snyder lui-même. Un comble pour l'instigateur du concept. Tout n'est pas mauvais dans cette seconde partie, les dessins et les scènes d'action notamment, mais cela est bien trop peu pour faire de ce cinquième tome un indispensable du Dark Knight. Scott Snyder nous confiait dans l'interview qu'il nous a donnée avoir un plan précis pour le super-héros, espérons que la suite lui donne raison...