L'histoire :
Sara et Grant vivent une crise sans précédent dans leur couple. Leurs enfants sont morts et ils ont cédé à cette folle pensée de se mettre à la recherche de ceux qu'ils ont pu avoir dans d'autres dimensions. Mais leur choix , impliquant une utilisation abusive du pilier, n'a fait qu'affaiblir les fondamentaux de la réalité et c'est désormais l'équilibre de l'infinivers qui se trouve menacé. Cela fait maintenant un an qu'ils sautent de dimension en dimension, ne faisant qu'aggraver sans cesse la situation. C'est la raison pour laquelle un dimensionnaute se présente à eux. C'est une jeune femme qui se prénomme Brenda. Elle prétend tenir un mandat de l'institut interdimensionnel de l'institut de restauration maritale. Elle se propose d'être une sorte de médiateur de couple, pour trouver une issue à cette crise et par conséquent sauver ce qui peut l'être encore pour des milliers de mondes. Une aide qui leur est absolument nécessaire, puisqu'il apparaît que, dans tous les mondes, aucun de leurs enfants, Nate et Pia, n'ont survécu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série, qui compte dans ce volume les épisodes #35 à #38, a connu un départ fascinant et des coups de mou, Rick Remender s'étant attelé à une tâche qui peut paraître aussi infiniment complexe et étendue que les mondes multiples qu'il met en scène. On a surtout l'impression que désormais, Black Science fait figure d'une auberge espagnole façon SF. De l'action, avec des voyages dimensionnels à tout va, des réalités qui se superposent comme autant de dimensions traversées par des trous de ver, ça c'est ce qui donne du rythme. Ce qui devrait donner du fond, ce sont les monologues des deux personnages principaux, qui sont le prétexte à des réflexions philosophiques. Que sont la vie et la réalité ? Le problème, c'est que le scénariste n'est pas Spinoza et que dans la bouche de Sara et Grant, le propos touche parfois au ridicule. Et si on voulait singer un poil l'auteur, on vous dirait que l'amour étant d'essence divine, il trouve aussi sa place, prépondérante dans ces épisodes, puisqu'on a droit à une tranche de soap aussi épaisse que le steak d'un triple hamburger ! C'est tout le problème de la série : à être trop ambitieuse, elle finit par devenir par moment indigeste. Le bon point, c'est que dans sa dinguerie, Rick Remender est assez imprévisible, ce qui fait qu'il emmène le lecteur vers des chemins qu'on ne pouvait pas soupçonner. L'autre bon point, et pas des moindres, c'est le travail superbe de Matteo et des couleurs chatoyantes de Moreno Dinisio, qui amènent un visuel superbe et, disons-le, nécessaire à ne pas décrocher. Black Science est donc un peu comme les montagnes russes : ça peut vous donner le vertige comme vous écœurer, le temps d'un creux. Et ce n'est qu'à la fin qu'on saura si, finalement, on a bien aimé ou pas !