L'histoire :
Un homme caché par un grand manteau et un masque déambule dans un lieu inconnu à la recherche d'un certain objet. Une fois celui-ci retrouvé, il retourne dans son antre. Il s'agit de Grant McKay. Celui-ci souffre de troubles de la mémoire depuis déjà trois ans. Parfois, il a des flashs lui montrant son passé. Il se revoit notamment lorsqu'un jour où il était malade, il dut retourner chez lui et surpris sa mère en train de tromper son père avec un autre homme. Afin de lui faire tenir sa langue, sa maman lui dit que le goongaloonga viendrait le dévorer s'il trahissait ce secret. Une autre fois, il eut une vision lui disant de passer de l'autre côté de la colline. Alors que Grant s'approche d'une grotte, un monstre apparaît, celui de son enfance. Heureusement, son frère le sauve. Un frère qui ne devrait pas être là et qui lui dit qu'il ne peut rien faire contre la créature...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pauvre Grant McKay en voit de toutes les couleurs dans Black Science. Il faut dire que le scénariste Rick Remender n'a pas son pareil pour mettre son héros dans des situations toujours plus compliquées. Dès les premières pages de ce quatrième volet, c'est un personnage souffrant d'amnésie et de visions cauchemardesques que nous retrouvons. Celui-ci essaie de revoir sa famille mais cela s'annonce fort compliqué tant le dédale de réalités dans lequel il se trouve rend la tâche toujours plus difficile. Depuis son premier tome, la série confirme ses qualités narratives et offre un lot de rebondissements toujours surprenants. Cet album est l'occasion pour Rick Remender de dévoiler qui est réellement son héros et de présenter ainsi certains pans de son passé, des souvenirs douloureux qui permettent de mieux comprendre les erreurs qu'il commettra des années plus tard. De sa relation difficile avec sa mère au suicide de son père, tout est là pour accuser le pauvre Grant alors qu'il n'est encore qu'un innocent petit garçon. Comme toujours, c'est dans ce genre de moment que Rick Remender confirme qu'il est un grand narrateur, capable de s'affranchir de certains codes ou obligations pour que son récit et ses personnages sonnent vrais. Black Science n'est pas qu'une série de science-fiction nerveuse, elle est surtout une œuvre à part entière, ambitieuse et réfléchie. L'auteur permet en outre à son dessinateur de mettre en scène des séquences aussi étonnantes que sublimes. Matteo Scalera a toujours été un artiste talentueux mais avec Black Science, il touche souvent au génie. Nous noterons d'ailleurs les quelques pages où Grant est dans un bar aux clients zoomorphiques qui évoqueront la série Blacksad. La colorisation de Moreno Dinisio complète à merveille le travail du dessinateur et met en lumière les nombreux détails de ce dernier. Black Science est une claque continuelle, celle que l'on aime recevoir et que l'on attend presque fiévreusement à chaque fois.